Le gouvernement malien n’a pas trouvé un accord avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), concernant la durée de la transition. Le gouvernement déplore que la proposition de la CEDEAO soit « essentiellement électoraliste » et ne prenne pas en compte les aspirations légitimes de réformes politiques et institutionnelles exprimées par le peuple malien.
Par Rama Diallo
Hélas, il n’y pas eu d’accord entre la CEDEAO et les autorités maliennes, pour ce qui est de la durée de la transition. C’est Goodluck Joanthan qui s’était rendu à Bamako en tant que Médiateur de la CEDEAO pour les discussions.
Après deux jours de consultations, le médiateur de la CEDEAO a proposé une durée de 12 mois à la transition. Une proposition qui ne convenait pas aux militaires au pouvoir.
Ils ont donc proposé successivement à Goodluck, un délai de 36 mois, puis de 29 mois et 24 mois, dans un effort ultime visant « à parvenir à un compromis réaliste et salutaire pour le Mali et la Cedeao », indique un communiqué signé par le porte-parole du gouvernement Abdoulaye Maïga.
Le gouvernement malien a déploré la proposition de la CEDEAO qui est selon lui, « essentiellement électoraliste ». Pour la junte militaire, l’organisation Ouest-africaine ne prend pas en compte les aspirations légitimes de réformes politiques et institutionnelles exprimées par le peuple malien.
Il a également regretté cette absence de compromis pour une Transition dont l’objectif est de poser les jalons de la Refondation du Mali, puis de mettre en place un nouvel ordre constitutionnel, gage de paix, de stabilité durable et de bonne gouvernance.
Néanmoins, la junte a réitéré sa disponibilité à poursuivre le dialogue et à trouver une solution avec la CEDEAO et la communauté internationale, dans l’intérêt supérieur des peuples d’Afrique de l’Ouest qui souffrent collectivement des conséquences des sanctions prises à l’encontre du Mali.
C’est la deuxième fois que le médiateur de la CEDEAO se rend au Mali dans le but de trouver un consensus concernant l’organisation des élections. Les deux visites se sont soldées par une absence de compromis. La première visite était le 24 février 2022.
Depuis le 9 janvier, le Mali est sous embargo économique. Ce qui limite ses échanges commerciaux avec ses partenaires de la CEDEAO. Une situation qui affecte lourdement l’économie du pays. Mais également celle de ses plus proches partenaires, comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.