Au Mali, au sein du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), des voix s’élèvent pour demander la démission du chef du gouvernement Choguel Maïga. Il lui est reproché de « déployer des manœuvres, pour diviser les membres du M5”. Le samedi 28 mai 2022, des membres du mouvement ont exprimé leur mécontentement.
Par Tatiana Kaboré
Il a été nommé le 7 juin 2021 par le président Assimi Goïta. Choguel Maïga, c’est une figure qui ne se laisse pas faire quand il s’agit de la communauté internationale qui est à couteau tiré avec le Mali, depuis l’arrivée au pouvoir des militaires. La peur ne fait sans doute pas partie du vocabulaire de cet ingénieur en télécommunication de 63 ans, natif de Tabango, dans la région de Gao.
Cependant, ce membre du M5-RFP est contesté depuis quelques jours au sein de son propre mouvement, où d’aucuns demandent même sa démission. “Avec Choguel ce sera le désespoir total. Ce sera la fin du Mali sur la carte, raison pour laquelle nous l’invitons à bien réfléchir. Si vraiment il est patriotique et qu’il a l’amour de ce pays, il n’a qu’à démissionner”, a laissé entendre Oumar Abou Touré, un membre du M5.
Choquel Maïga est aussi accusé de mal agir au sein du mouvement auquel il appartient. » Il a détruit le M5. Le mouvement ne méritait pas ça de sa part, parce qu’il lui a tout donné. Il devrait en faire autant pour le M5. Mais nous avons vu le contraire »,déclare Ousmane Doumbia, un autre membre du M5.
Affirmant être forcés à la démission et suspendus le 7 avril passé par le clan du Premier ministre Choguel qui tient actuellement le gouvernail du mouvement, les contestataires disent ne permettre à « personne de s’approprier du M5 pour en faire un instrument personnel ».
Ces protestataires estiment que le premier ministre de la Transition malienne conteste constamment les décisions prises par le comité stratégique du M5-RFP et refuse de retirer la plainte qui avait été introduite par le mouvement, en vue de demander l’annulation de la nomination des membres du conseil national de la transition.
« Nous avons demandé à plusieurs reprises de retirer cette plainte contre le CNT, à partir du moment que nous avons décidé de prendre la primature », déclare Daba Diallo, membre et porte-parole de la tendance du M5-RFP. Pour lui « le Premier ministre veut maintenir la pression sur les militaires à travers cette plainte afin qu’ils le maintiennent à la primature ».
Ces membres du Comité stratégique avec à leur tête Oumar Abou Touré estiment que Choguel Kokala Maïga depuis sa nomination à la primature, s’est détourné des objectifs du M5-RFP, notamment accompagner l’armée pour le rétablissement de la sécurité, rompre avec les pratiques anciennes de la gestion du pays, mettre en place des jalons de la refondation et l’organisation des élections libres, crédibles et transparentes.
Le M5-RFP, il faut le rappeler, est l’organisation qui a précipité la chute du régime du défunt Président malien Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK) en 2020.
