La Côte d’ivoire a annoncé ce mercredi 14 septembre 2022, qu’elle va saisir la commission de la CEDEAO, pour qu’une réunion extraordinaire des chefs d’Etat se tienne, sur l’affaire de ses soldats détenus au Mali.
Par Nicolas Bazié
La Côte d’Ivoire a tenu ce mercredi 14 septembre 2022 un Conseil national de sécurité sur l’affaire de ses 49 soldats interpellés et détenus au Mali.
Le Président Alassane Ouattara a instruit la ministre d’Etat chargé des Affaires étrangères, de saisir la commission de la CEDEAO, à l’effet de tenir dans de meilleurs délais, une réunion extraordinaire de chefs d’Etat et de gouvernements, « pour examiner la crise entre la Côte d’Ivoire et le Mali, en vue d’obtenir la libération dans les plus brefs délais, des soldats détenus ».
La Côte d’Ivoire insiste que les «soldats ivoiriens déployés en qualité de huitième détachement de l’élément de soutien national au sein de la MINUSMA ont été interpellés et mis aux arrêts au motif qu’ils sont des mercenaires, alors qu’ils étaient en mission officielle et légale».
Le Conseil national de la sécurité de Côte d’Ivoire dit considérer ce « chantage comme inacceptable et exige la libération de ses militaires sans délai».
Le Conseil soutient que des incompréhensions et manquements ont été à l’origine de l’arrestation des soldats. Pour l’Etat ivoirien, la demande d’une contrepartie du Mali en échange de la libération des soldats contre l’extradition de personnalités maliennes accusées de se servir de la Côte d’Ivoire comme un terrain pour déstabiliser la Transition malienne, « confirme que les soldats ivoiriens ne sont pas des mercenaires mais des otages».
Cependant, à l’endroit des opposants politiques étrangers qui ont trouvé refuge en terre ivoirienne, le président Alassane Ouattara s’est voulu très clair: « ils sont tenus d’observer, en toute circonstance, un devoir de réserve absolue, concernant les affaires intérieures de leurs pays d’origine».
Nécessité d’une solution durable
Parlant d’opposants politiques étrangers, le colonel Assimi Goïta a eu à aborder le sujet avec le chef de la diplomatie nigériane, Geoffrey Onyeama, le 9 septembre 2022.
Dans son entretien avec, le ministre nigérian de la diplomatie, Assimi Goita avait affirmé qu’au même moment où la Côte d’Ivoire demande, la libération de ses soldats, elle continue de servir d’asile politique pour certaines personnalités maliennes, faisant l’objet de mandats d’arrêts internationaux émis par la justice.
Il ajoutait que ces mêmes personnalités bénéficient de la protection de la Côte d’Ivoire «pour déstabiliser le Mali, d’où la nécessité d’une solution durable à l’opposé d’une solution à sens unique qui consisterait à accéder à la demande ivoirienne sans contrepartie pour le Mali».