Les autorités maliennes ont clôturé le 20 août à Bamako, l’atelier de l’avant-projet du code pénal. Cet atelier a réuni plusieurs personnes pendant plusieurs jours pour discuter des futures reformes du code pénal. Le ministre de la justice, Mahamadou Kassogué, a été très clair sur l’interdiction prochaine de la pratique de l’homosexualité au Mali.
Le ministre malien de la justice, Mahamadou Kassogué, a annoncé le samedi 20 août 2022, lors de la cérémonie de clôture de l’atelier de validation de l’avant-projet du code pénal et de procédure pénale que l’homosexualité sera interdite au Mali.
« L’homosexualité est une relation contre nature. Notre loi ne le permet pas, mais il n’y avait pas de sanctions précises. Maintenant, nous allons prendre des sanctions contre tous ceux qui le pratiquent. », a expliqué le ministre.
Pendant plusieurs jours, au moins une semaine, les professionnels du droit ont mené des débats intenses sur le choix des terminologies à utiliser dans la répression des « pratiques attentatoires aux mœurs dans la société malienne ».
Dès l’annonce faite par le ministre malien de la justice, ancien procureur de de la République de Bamako, l’avocate camerounaise, défenseur des droits humains et des minorités sexuelles, notamment des personnes LGBT, Me Alice Nkom a vite réagit dans un twitte.
Selon elle, si Bamako adopte la loi contre l’homosexualité, c’est une violation de de la Charte africaine des droits de l’Homme et de la résolution ratifiée par le Mali. Cette résolution a été adoptée lors de la 55ème Session ordinaire de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, dit-elle.
La résolution 275 de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples porte sur la protection contre la violence et d’autres violations des droits humains de personnes sur la base de leur identité ou orientation sexuelle réelle ou supposée.
Il faut rappeler qu’en 2020, le débat de l’homosexualité avait défrayé la chronique au Mali avec « un projet de manuel scolaire d’éducation sexuelle, abordant notamment la question de l’homosexualité, conçu avec l’appui financier des Pays-Bas, et qui comportait un chapitre intitulé orientation sexuelle », des leaders religieux comme l’Imam Mahmoud Dicko s’était offusqué.