Le vendredi 12 août 2022, les 49 soldats ivoiriens ont été inculpés et emprisonnés pour « atteinte à la sûreté de l’État ». Cela, un mois (le 10 juillet) après qu’ ils aient été arrêtés à l’aéroport international de Bamako et accusés d’être des «mercenaires».
Par Nicolas Bazié
Abidjan avait pourtant dit privilégier la voie du dialogue et de la diplomatie. Malgré les conclaves des missi dominici maliens et ivoiriens tenus à Lomé au Togo, pour tenter de trouver une issue favorable, les 49 soldats ivoiriens ont comparu devant un juge, avant d’être écroués pour « atteinte à la sûreté de l’État » et d’autres motifs.
Ces soldats parmi lesquels il y a deux femmes ont donc été mis sous mandat de dépôt par le Procureur du Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme et le crime organisé. « La justice va continuer son travail mais les négociations vont continuer aussi», a indiqué un responsable du ministère malien de la justice à l’AFP.
Cette décision de justice pourrait bien créer une nouvelle brouille politico-diplomatique entre la Côte d’Ivoire et le Mali, dont les relations vont déjà à pas de caméléon depuis l’arrivée au pouvoir en 2020 des militaires maliens. Y a-t-il un règlement de compte politique entre Ouattara et Goïta dans cette affaire ? Difficile de le savoir. En tout cas, depuis le coup d’Etat qui a emporté le pouvoir de feu Ibrahim boubacar Keïta, les deux pays vivent des moments d’escalades diplomatiques.
L’affaire 49 soldats ivoiriens est intervenue six mois après celle de l’ancien premier ministre malien Boubou Cissé. En effet, le 11 février dernier, la justice malienne a ouvert une enquête pour «atteinte ou tentative d’atteinte et complicités à la sûreté intérieure et extérieure du Mali», suite à un supposé entretien téléphonique entre le président ivoirien Alassane Ouattara et l’ancien premier ministre malien Cissé. Lui aussi est toujours dans le collimateur de la justice.