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Manifestations à Ouagadougou
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Plusieurs manifestations ont émaillé la journée du samedi 22 janvier 2022 au Burkina Faso. Dans la capitale burkinabè ,  nombreux étaient ces jeunes qui sont sortis d’une part pour protester contre les sanctions prises par les chefs d’État et de gouvernements ouest-africains à l’endroit du Mali et d’autre part, pour soutenir les Forces de défense et de sécurité. Mais les manifestants n’ont pas réussi à se rassembler à la place de Nation car ils ont été dispersés par les forces de l’ordre à coup de gaz lacrymogène.

Par André-Martin Bado

C’est un nouveau samedi de manifestations à Ouagadougou et dans toutes les villes du Burkina Faso ,le 22 janvier 2022; alors que le maire Armand Beouindé avait interdit cette marche.

Mais plusieurs jeunes ont répondu à l’appel des organisations de la société civile (OSC).Ils étaient là pour crier leur ras-le-bol face aux nombreuses attaques armées dont les populations et les forces armées font l’objet. D’autres aussi étaient là, pour dénoncer les sanctions contre le Mali.

Dès 8 heures, les forces de l’ordre avaient déjà pris d’assaut les principales voies d’accès à la Place de la Nation, lieu symbolique des rassemblements de protestations. Ils étaient là pour empêcher les manifestants de franchir le cordon de sécurité.

Manifestation à Ouagadougou
Les forces de l’ordre.

Dans les encablures du grand marché, ces manifestants sont déterminés à braver le dispositif des Forces de l’ordre.

Des barricades des pneus, pierres, et autres débris sont érigées sur des voies. Ces jeunes  avaient des sifflets dans la bouche. Ils criaient en boucle, « libérez Kosyam ». On entendait certains dire « Roch dégage.» On pouvait aussi lire sur des pancartes «Soutenons le peuple malien, ne les abandonnons pas.»

Ousséni Bamogo ,un manifestant, confie qu’il est sorti protester contre les sanctions à l’endroit du Mali. «Nous sommes sortis pour demander la levée des sanctions contre le  Mali .Ce n’est pas normal ces décisions de la Cédéao . Il faut libérer le peuple malien.»

A 10 heures , pendant que nous étions en train d’interroger certaines personnes sur les raisons de leur marche, nous avons été  dispersé à coup de gaz lacrymogène par les forces de sécurité. 

Malheureusement, le journaliste reporter de la télévision LCA ,Ibrahim Compaoré a été touché par un projectile. Blessé au bras, il a été pris en charge par une équipe de la Croix-Rouge Burkinabè déployée sur le terrain. 

Pendant que les forces de l’ordre répriment  les manifestants, ces derniers ripostent  par des jets de pierres. C’est la course poursuite. On pouvait entendre les manifestants criés à l’endroit des forces de l’ordre  « Allez-y au front comme vos camarades , allez-y au Nord si vous pouvez ».

Toujours dans la course entre manifestants et policiers aux alentours du grand marché ,un bâtiment R+1 abritant au rez-de-chaussée une quincaillerie et au premier niveau un entrepôt de matériels médicaux a pris feu. 

Cet incendie aurait été causé par des projectiles, nous témoigne plusieurs commerçants en colère . «C’est la police qui est venue nous gazer ici. Et voilà que le bâtiment a pris feu . Ce n’est pas normal , le maire va payer ça ,c’est de sa faute tout cela» s’est emporté Harouna Ouédraogo commerçant au grand marché.

Quant au propriétaire du magasin ,Sayouba Ouédraogo, était furieux de constater, sur les lieux, les dégâts.« Je ne suis pas dans leur histoire de grève ,je suis chez moi à la maison , j’ai fermé ma boutique . Pourquoi c’est moi » s’alarme-t-il  

Vers  12 heures, les sapeurs pompiers ont pu maîtriser les flammes mais le matériel a cramé dans l’incendie.

Après des heures de lutte, les manifestants ont fini par se disperser. Par ailleurs, les issues d’accès à la Place de Nation restent toujours bloquées par la Gendarmerie.

Il faut rappeler que c’est la deuxième manifestations du genre. La première s’est déroulée le 27 novembre 2021, dans les mêmes conditions de rapport de force.

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