Au troisième jour du procès « Marcel Tankoano et autres», les messages que le procureur lit publiquement et qui sont des échanges entre les prévenus portent à croire qu’il s’agit d’un coup d’État.
Par la Rédaction
Coup d’État ? Le procureur en a bien l’impression à l’occasion de l’audience de ce troisième jour du procès « Marcel Tankoano et autres ». Il ne se le cache pas : « Tous les messages qui ont eu lieu entre les prévenus portaient à croire qu’ils voulaient déstabiliser le pays puisqu’ils parlent même de transition consensuelle ».
Il précise : « C’est vrai, ils ne sont pas poursuivis pour tentative d’atteinte à la sûreté de l’État, mais, les actes posés y ressemblent beaucoup ». En effet, ce sont certains échanges entre les prévenus qui amènent le procureur à soupçonner un coup d’État.
Par exemple, entre Lookman Sawadogo et Pascal Zaïda, les échanges ont porté sur une Transition consensuelle : « Les choses vont aller plus vite qu’ils ne le pensent (les militaires au pouvoir). Nous allons faire une transition consensuelle avec un civil comme Président et un militaire au second plan. » Est-ce que cette observation du procureur pourrait-elle l’amener à requalifier les faits ? Rien n’est moins sûr !
Sur le réseau social Signal, Lookman Sawadogo, dans une autre conversation, écrit à Lota : « Ils ne savent pas que si IB (le Chef de l’État Ibrahim Traoré, ndlr) tombe, eux, ils seront enterrés. On se donne un mois pour s’organiser. Tu es sûr que si on lance une mobilisation les gens vont sortir ? On peut faire plus que de la violence »
La réaction de Abdoul Karim dit Lota : « Au passage, je tiens à te féliciter pour cette volonté que tu manifestes. Tu es vraiment un grand homme. Zeph est notre allié ne t’inquiète pas (…) Mais il faut qu’on se voie et limiter les écrits. Qu’est-ce qu’on peut faire comme actions ? »
En réponse à la question de Lota, Lookman Sawadogo détaille les actions de violence : « Commencez par brûler les pneus dans les marchés et yaars, on n’a pas le choix sinon ils vont nous embastiller tous. »
Pendant ce temps l’animateur Alain Alain écrit au journaliste Lookman Sawadogo en ces termes: « Alpha Barry et Newton Ahmed Barry sont à l’extérieur. Il nous faut un leader avant de lancer l’assaut au plus vite. Le petit capitaine est très ….»
Dans un autre audio que l’activiste Aminata Rachow a envoyé à Abdoul Karim Baguian Lota, il est dit ceci : « Concernant le travail, on doit commencer. Il faut qu’on accélère, soyons rapides. Le travail doit commencer à la Place de la Nation. Il faut qu’on enchaîne rapidement parce que demain c’est le 1er»
Mais Lookman Sawadogo qui ne se « souvient de rien » parce que « traumatisé » pour reprendre ses propres termes a nié en bloc le contenu de ses messages qui ont été lus. Son avocat, Me Abdoul Latif Dabo, parle d’une mauvaise interprétation des écrits.
Lota aussi dit ne pas se reconnaître dans les faits de complot qui pèsent sur lui. Le procès suit son cours.
