La journaliste burkinabè Mariam Ouédraogo des Editions Sidwaya est la lauréate du prix international du journalisme ICFJ Knight 2023.
Par Nicolas Bazié
Ce sont ses écrits sur les traumatismes des femmes violentées par les terroristes qui lui ont valu le prix Knight International Journalism Award 2023. Mariam Ouédraogo, journaliste aux Éditions Sidwaya, est de nouveau lauréate.
Pour cette fois-ci, c’est un prix présenté par le Centre international des journalistes (ICFJ) qu’elle a décroché. Ce prix vise à «honorer un journalisme exceptionnel qui a un impact».
Selon l’Agence d’information du Burkina (AIB), le Centre a salué le travail de Mariam qui a pris « des risques énormes dans sa volonté, de montrer la douleur de ces femmes battues et violées par des terroristes.»
« Lorsque je travaille un sujet, j’en fais mon affaire personnelle jusqu’à ce que l’on publie l’article. J’arrive toujours à surpasser les obstacles du métier, comme le manque de temps pour produire les sujets» avait-elle déclaré dans une interview accordée à l’Alliance Sahel au Burkina Faso.
Son écrit sur le traumatisme des femmes violées, montre, en effet, comment certaines, après avoir été victimes de ces viols de la part des terroristes, sont rejetées par leurs entourages parce que tombées enceintes de leurs bourreaux.
Ce n’est pas la première fois que Mariam Ouédraogo est récompensée pour ses œuvres sensibles. Le 8 octobre 2022, elle a été la première journaliste africaine à remporter le 29e Prix Bayeux-calvados-Normandie, des correspondants de guerre, dans la catégorie Presse écrite.
Cela, avec son reportage titré: « Axe Dablo-Kaya: la route de l’enfer des femmes déplacées internes » et qui relate les troubles subis par les déplacées internes du Nord-Est du Burkina. Depuis 1994, ce prix est destiné « à rendre hommage aux journalistes qui exercent leur métier dans des conditions périlleuses pour permettre d’accéder à une information libre.»
Toujours en 2022, précisément le 21 octobre, son œuvre intitulée: « Victimes de viols de terroristes : des grossesses et des bébés lourds à porter » avait retenu l’attention des jurés du Prix Marie-Soleil-Frère.
Ce prix décerné par le Centre national de presse Norbert Zongo a pour objectif de « promouvoir, renforcer, valoriser et mettre en lumière le professionnalisme de la femme journaliste ».
Qui est Mariam Ouédraogo, la lauréate prix international du journalisme ICFJ Knight
Mariam Ouedraogo est journaliste reporter au quotidien d’État Sidwaya depuis 2013. Elle est née le 14 février 1981 en Côte d’Ivoire, un pays voisin du Burkina Faso.
Entre l’investigation et elle, c’est une histoire d’amour. « Quand on part couvrir les activités, il y a beaucoup de choses dites qui ne sont pas vraies et qui méritent qu’on fouille davantage. On ne nous dit pas toujours la vérité sur les faits. C’est comme si on faisait de la communication pour les gens alors que je ne venais pas dans le journalisme pour écrire sur les gens, écrire sur des choses fausses» avait-elle fait comprendre dans une interview qu’elle avait accordée à nos confrères de Radars infos.
Dans ses écrits, cette jeune dame de 42 ans traite de sujets sensibles sur l’éducation, la santé, le terrorisme, le genre. Elle a été formée à l’Institut des sciences techniques de l’information et de la communication (ISTIC).
Mais avant d’arriver dans cet institut, elle avait fait un stage à l’Agence d’information du Burkina (AIB) puis a collaboré avec l’Agence. Actuellement, elle est journaliste aux Éditions Sidwaya