Martinez Zogo, directeur de la radio Amplitude FM, une chaîne privée dans la capitale camerounaise, avait été enlevé près de sa résidence le 17 janvier dernier et son corps mutilé retrouvé le 22 janvier 2023 à proximité de Yaoundé, la capitale du pays. À ce jour, plusieurs personnalités ont été arrêtées dans le cadre des investigations.
Par Elza Nongana
Le journaliste Arsène Salomon Mbani Zogo connu sous le nom de Martinez Zogo, âgé de 51 ans, avait été enlevé le 17 janvier 2022.
Son corps sans vie et dans un « état de décomposition avancée » avait été découvert le 22 janvier au matin, aux environs de la localité de Soa, à la périphérie nord de Yaoundé, la capitale du Cameroun.
Le 23 janvier, l’ONG Amnesty International avait appelé les autorités camerounaises « à entamer et mettre rapidement en œuvre une enquête efficace, approfondie et impartiale pour faire la lumière sur cet évènement atroce ».
L’ONG internationale Human Rights Watch (HRCW) le 27 janvier 2023, avait aussi demandé aux autorités camerounaises de mener une « enquête indépendante » et « transparente » sur le meurtre de Martinez Zogo.
« Son meurtre odieux envoie un message effrayant à tous les journalistes du Cameroun. Les autorités camerounaises devraient mener une enquête rapide et impartiale afin que les assassins de Zogo puissent être traduits en justice » estimait M. Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale à HWR, dans un communiqué.
Quelques jours plus tard, soit le 6 février 2023, des personnalités ont été arrêtées. Parmi elles, M. Jean-Pierre Amougou Belinga, un influent homme d’affaires au Cameroun, réputé proche de plusieurs ministres est soupçonné d’être impliqué dans ce meurtre.
Il est propriétaire de nombreux groupes d’entreprises réputés en faveur du pouvoir. Il a été interpellé aux aurores à son domicile et se trouverait actuellement dans les locaux du secrétariat d’Etat à la défense (SED).
Deux de ses proches ont également été mis aux arrêts le lundi 6 février. Il s’agit de M. Bruno Bidjang, journaliste de la chaîne de télévision Vision 4 appartenant à M. Jean-Pierre Amougou et du colonel à la retraite M. Raymond Etoundi Nsoe beau-père de M. Amougou.
M. Martinez Zogo dénonçait, au micro de son émission « Embouteillage », de présumées affaires de corruption dans lesquelles il mettait régulièrement nommément en cause M. Amougou Belinga.
