Le président du Conseil supérieur de la communication (CSC), Louis Modeste Ouédraogo, a accordé une audience à l’Association des éditeurs et professionnels des médias en ligne (AEPML) le 18 mars 2025 à Ouagadougou. Au menu des échanges, les préoccupations de l’AEPML par rapport à des aspects de la mise en œuvre de la nouvelle loi organique du CSC.
Par Prisca Konkobo
La loi organique n°041-2023/ALT du 21 novembre 2023 portant attributions, composition, organisation et fonctionnement du CSC donne désormais la possibilité à l’instance de régulation des médias de percevoir des recettes auprès des médias en ligne. A cette fin, le régulateur entend procéder à une segmentation des médias en ligne en dissociant les journaux en ligne, d’une part, et les web radio et télé, d’autre part.
« Dans l’entendement du CSC, pour y arriver, il faut passer par une segmentation des médias en ligne. Ce qui voudrait dire que nous aurons probablement, d’une part, les journaux en ligne et, d’autre part, les web radio et les web télé. Ce qui nous préoccupe le plus, ce n’est pas l’aspect contribution financière que nous devrions honorer mais c’est beaucoup plus que cela va fragiliser les contenus de nos médias dans ce sens qu’un média en ligne qui existe avec une web radio ou une web télé intégrée devra désormais déclarer l’existence du journal en ligne et de la web radio ou web télé », s’inquiète Amidou Kabré, président de l’AEPML.
L’Association plaide ainsi pour que le CSC reconnaisse le journal en ligne comme un organe multimédia à part entière. « Nous avons proposé au président du CSC et au Collège des conseillers de prendre en compte le fait que les journaux en ligne sont par excellence des journaux multimédias et que, par conséquent, aucun journal en ligne ne devrait avoir à payer et pour le journal en ligne et pour sa web radio ou sa web télé», ajoute Amidou Kabré.
Un dialogue ouvert avec le CSC
Le président du CSC, Louis Modeste Ouédraogo, a salué des échanges fructueux ainsi que la démarche de dialogue. « Nous avons été satisfait de cette approche qui consiste à établir et à maintenir le dialogue avec l’instance de régulation pour discuter des difficultés que peuvent rencontrer nos médias dans la vie de leurs entreprises », a-t-il déclaré.

Il a assuré avoir pris en compte les préoccupations exprimées. Toutefois, il a rappelé la complexité de la situation, la loi ayant déjà été adoptée. Il a donc invité l’AEMPL à formuler une requête officielle, qui sera examinée par le Collège des conseillers.
Une suggestion à laquelle l’Association n’a pas trouvé à redire. Elle formulera donc une requête qui sera soumise à l’instance de régulationl pour examen. L’AEPML souhaite que les différentes positions soient harmonisées pour une meilleure régulation du secteur des médias et de la communication au Burkina.