Les élus de la Société des journalistes (SDJ) de RFI ont dénoncé les propos du Président français Emmanuel Macron invitant les ambassadeurs et ambassadrices de France à utiliser le réseau France médias monde pour faire face « aux narratifs russe, chinois ou turc expliquant aux Africains que la France est un pays qui fait de la néo-colonisation. Ils l’ont fait savoir dans un communiqué le vendredi 2 septembre 2022.
Par Tatiana Kaboré
Le Président français Emmanuel Macron a rencontré les ambassadeurs et ambassadrices de France à Paris le jeudi 1er septembre 2022. C’était lors de la « conférence des ambassadeurs », de France, une réunion annuelle qui n’a pu avoir lieu pendant deux ans en raison de la pandémie de Covid-19.
A l’occasion il a appelé à « utiliser le réseau France médias monde pour faire « face aux narratifs russe, chinois ou turc qui viennent « expliquer aux Africains que la France est un pays qui fait de la néo colonisation et qui installe son armée sur leur sol ». Une affirmation que la Société des journalistes de RFI a dénoncé car dit-elle « France Médias Monde (FMM) n’est pas le porte-voix de l’Élysée» .
« Monsieur le Président si les rédactions de RFI, France 24 et Monte Carlo Doualiya s’emploient sans relâche et avec conscience à déconstruire « les narratifs » à traquer les Fake news d’où qu’elles viennent, nos journalistes ne sont en aucun cas et ne seront jamais un outil au service de votre communication et de votre politique», peut-on lire dans la note des élus de la SDJ de RFI.

Toutefois, ils précisent que les antennes FMM ne sont pas « des médias d’Etat comme ceux existant dans les pays cités lors de votre discours face aux ambassadeurs ».
Les élus de la SDJ de RFI ont aussi tenu à rappeler au Président français Emmanuel Macron qu’ils ne céderont jamais une once de leur indépendance en quelque circonstances que ce soit . «Nous ne sommes pas journalistes « à utiliser ». Là est notre ligne rouge», ont-ils ajouté.
Les élus de la SDJ de RFI disent ne pas accepter de tels propos « En ces temps incertains, où votre gouvernement a décidé de supprimer la redevance, où le deuxième mandat de notre PDG arrive à son terme, à une période où les contraintes budgétaires qui nous sont imposées rognent un peu plus nos conditions de travail».
De leur avis, ces phrases jettent soupçon et discrédit sur le travail des correspondants qui, aux quatre coins du monde, font face à une défiance grandissante. « Ils sont une nouvelle fois mis en danger par un tel discours qui vient questionner leur indépendance», ont regretté les élus de la SDJ.
«Monsieur le Président, « l’indépendance n’est pas un état de choses. C’est un devoir », a dit Vaclav Havel. Il est le nôtre à France Médias Monde», ont-ils conclu.
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