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L’opération de retrait des enfants et des femmes en situation de rue, initiée en août 2018 par le ministère en charge de la Solidarité nationale, n’a visiblement pas permis de vider les rues de Ouagadougou de ces couches sociales apparemment nécessiteuses. En tout cas, on les y retrouve encore, de jour comme de nuit, à la recherche de leur pitance quotidienne. Et ce, alors que les risques de propagation de la maladie du Covid-19 sont réels. Il importe que, dans le cadre de la riposte contre cette propagation, une attention particulière leur soit accordée, si l’on veut véritablement lutter contre la pandémie.

Par Siébou Kansié

Avec l’avènement de la maladie à Coronavirus au Burkina, un certain nombre de mesures a été pris par le gouvernement pour contrer la propagation de cette maladie très contagieuse. Au rang de ces mesures, figure l’instauration d’un couvre-feu depuis le 21 mars, de 19h à 5 h.  Cette mesure ne semble pas concerner les enfants en situation de rue.

Ouagadougou, 7 avril 2020, il est 19h30. Toutes les rues sont désertes. Seuls des enfants tenant des boîtes de tomate (les garibous comme on les appelle), plus d’une dizaine, sont toujours dehors. Ils investissent une rue dans les environs du SIAO (Salon international de l’Artisanat de Ouagadougou). Ils s’attroupent comme pour se concerter, puis se désorganisent. Ils montent et descendent du terre-plein de la voie. Ils sont sans masques de protection, et se comportent comme si de rien n’était.

Approchés, nous avons pu avoir quelques échanges eux : ‘’ Bonsoir, vous allez bien ? Oui. Vous allez où ? À la maison. Toi, comment tu t’appelles ? Méfiant, il se tait. Êtes-vous au courant du couvre-feu ? Non ! Mais êtes-vous au courant d’une maladie qu’on appelle coronavirus ? Oui ! C’est quoi le coronavirus ? C’est une maladie dangereuse. Ça peut tuer. Se rendant comptent que ce n’est pour leur faire un don, ils dispersent et continuent leur chemin.’’

C’est tout ce que ces enfants savent sur le Covid-19. Les mesures barrières contre la maladie, ils n’en connaissent pas, ou du moins, ne les pratiquent pas.

Il nous semble important que le ministère en charge de l’Action sociale dont l’attention est jusque-là portée sur les enfants internés au centre d’accueil à Somgandé (secteur 18 de Ouagadougou), réfléchisse aussi sur comment protéger ces enfants qui sont toujours dans les rues, à défaut de les empêcher d’y être.

Pour l’heure, tout le monde les voit, mais personne ne s’en émeut. Or, ils pourraient contracter le Covid-19, favoriser sa propagation et même en mourir. Mais les voilà qui sont laissés pour compte. Qu’au moins, les ONG et entreprises qui font des dons sous forte visibilité médiatique songent aussi à ces enfants.

Signalons que les différentes expressions de solidarité à travers le pays, ont atteint déjà 1,4 milliards FCFA selon le porte-parole du gouvernement, Remis Fulgence Dandjinou.

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