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Mesures contre le Covid-19 : des Ouagalais apprécient diversement

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Le président du Faso a ordonné, le 20 mars 2020, des mesures à l’endroit de l’ensemble des Burkinabè, pour contrer la propagation de la contagion au Covid-19. Ces mesures sont relatives, entre autres, à l’instauration d’un couvre-feu, à la fermeture des frontières aériennes, terrestres et ferroviaires. Pour rendre compte de ce que les Ouagalais pensent de ces mesures, la rédaction de Libreinfo.net a réalisé un micro-trottoir. Voici-ci ce qu’en pensent des citadins exerçant dans divers secteurs d’activités.

Propos recueillis par André Bado et Alassane Ouédraogo

Couvre-feu : « s’il pouvait repousser à 20h ou 21h», (Tapsoba Abdoul Karim, Commerçant)

« Moi, je pense que la décision du président est bien. Mais le problème, c’est l’heure du couvre-feu ; s’il pouvait repousser à 20h ou 21h, je pense que ça va beaucoup nous aider. Vous savez, nous ne sommes pas à côté du marché, nous habitons loin. Donc, s’il y a la possibilité de repousser l’heure du couvre-feu se serait une bonne chose. Pour la fermeture des frontières, il n’y a pas le choix que d’attendre que la situation passe. »

« On est très tactile en Afrique mais là, on n’a pas le choix », (Yannick Briaut, responsable de restaurant)

« Par rapport aux mesures prises par le président, je pense qu’il a bien fait de les prendre. On est obligé d’être dur parce que l’intérêt national et la santé publique passent avant tout, et je pense qu’avec d’autres cas dans le futur, le président va prendre d’autres mesures plus fortes et c’est dans notre intérêt à tous. Les histoires de couvre-feu, qu’on va perdre de l’argent, etc. ça n’a pas lieu d’être. Si en Europe avec tous les moyens qu’ils ont (médicaux, technologiques, scientifiques sécuritaires, etc.), il y a autant de morts, en Afrique notamment au Burkina Faso se sera difficile.

Donc, il faut que chacun prenne ça de façon sérieuse en respectant ce que dit le gouvernement. Et que chacun prenne des mesures idoines pour respecter l’hygiène et ne pas se serrer la main. On est très tactile en Afrique mais là on n’a pas le choix.

Chez nous, dans notre restaurant bien vrai que la mesure va jouer sur notre chiffre d’affaires, mais nous avons décidé de garder les employés. Nous n’avons mis personne en chômage technique, pour dire donc à ceux qui pensent qu’ils vont perdre de l’argent à cause des mesures, font fausse route. On doit être solidaire entre nous pour arriver à surmonter cette situation. Il faut que chacun se conscientise. »

 « Cela va engendrer des pertes économiques, mais on est obligé de faire avec » (Maïmouna Ouédraogo, gérante de station d’essence)

Maïmouna Ouédraogo Gérante de station d’essence

« Comme c’est une question de santé là, on n’a pas le choix. Même si le gouvernement n’avait pas décidé de cette mesure, je pense qu’on pouvait s’auto-confiner à ces heures du couvre-feu. Sinon, cela va engendrer des pertes économiques, mais on est obligé de faire avec. Par exemple chez nous, on faisait la garde la nuit ; avec le couvre-feu, on ne pourra plus assurer. » 

« En tout cas, je m’interroge sur la nécessité de l’instauration de ce couvre-feu » (Moumouni Ouédraogo, journaliste culturel)

Moumouni Ouédraogo,Journaliste culturel

« D’abord, le discours était très attendu, donc le président est sorti tardivement parce que beaucoup d’organisations réclamaient déjà cette adresse à la Nation. En tout cas, je m’interroge sur la nécessité de l’instauration de ce couvre-feu. Pourquoi on va décider que c’est la nuit que les gens doivent rester à la maison ? D’ailleurs les gens sortent la nuit pour aller où ? Personnellement, je ne vois pas les effets de cette mesure. »

« C’est quand on a la santé, que nous pouvons penser au commerce » (Idrissa Compaoré)

Idrissa Compaoré,commerçant

« C’est une bonne décision que le président a prise concernant cette situation. Cela va de notre intérêt. Pour le couvre-feu, ou la fermeture des frontières, je ne vois aucun problème à ce niveau. Je dirais que, c’est quand on a la santé que nous pouvons penser au commerce donc saluons cette sage décision du président. »

« … la Santé dépasse toute les considérations » (Francis Bassolé, gérant d’alimentation)

« Les mesures que le président du Faso a prises sont bien mais pour le couvre-feu, ça va beaucoup nous pénaliser car nous n’allons pas pourvoir vendre comme d’habitude. Avant, on fermait à 22h ; ce n’est pas simple. Mais nous pensons que la Santé dépasse toute les considérations. Aussi, concernant la fermeture des frontières, en tant que commerçant je pense qu’il faut permettre aux marchandises de venir en respectant les mesures bien sûr. Pour revenir sur le couvre-feu, si ça pouvait être à 20h, ça allait nous soulager un peu. Mais nous allons nous soumettre. »

« Nous nous soumettons à la volonté du gouvernement » (Boukary Sanfo, commerçant)

Boukary Sanfo,commerçant

« Pour moi, toute les mesures que le président a prises relèvent d’une bonne initiative. Ce sont des mesures qu’il devait prendre depuis longtemps. L’objectif de ces mesures est d’éviter la propagation de la maladie. Mais concernant la fermeture des frontières, pour dire vrai, ça nous pénalise beaucoup. Nous avons nos marchandises qui devaient venir dans la semaine mais nous ne savons pas comment cela va se passer. Nous nous soumettons à la volonté du gouvernement. Mais moi personnellement, le couvre-feu ne me pénalise pas, parce que mon travail ici au marché n’atteint pas 19h donc j’ai tout le temps d’être chez moi. »

 « C’est la nuit même on fait des affaires » (Denis Bonkoungou, vendeur de pièces détachées)

Dénis Bonkoungou,vendeur de pièces détachées

« La mesure du couvre-feu n’est pas totalement appréciable, pour nous qui sommes au bord des grandes voies. Parce que nous, c’est la nuit même on fait des affaires. On préconiserait à ce qu’on ramène l’heure à 21h. Si c’est pour éviter les rassemblements dans les maquis, c’est bon. »

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