Les opérations de sauvetage touchent le bout du tunnel (chambre refuge) avec l’espoir de retrouver les huit personnes piégées depuis le 16 avril dernier au fond de la mine de Perkoa suite à une inondation. Après quatre semaines, il faut dire sauf miracle que les chances sont extrêmement minces de repêcher vivants, les huit infortunés.
Par La Rédaction
Les familles vivent le martyre dans l’attente. Les opérations de pompage évoluent très vite, avec l’arrivée de nouvelles machines électriques mais la progression est très lente au regard de l’eau des galeries qui revient en surface à chaque pompage. Plus de 42 millions de litres d’eau pompée à ce jour et il reste environ 120 millions de litres dans la mine, a indiqué l’équipe de sauvetage le 13 mai 2022.
L’urgence est aux opérations de sauvetage mais il faut tirer les leçons de Perkoa et s’équiper en conséquence pour parer à toute éventualité. Le miracle s’est déjà produit des mines à travers le monde. Le 13 octobre 2010, les 33 mineurs bloqués sous terre après un effondrement d’une mine au Chili, étaient remontés un à un à la surface après 69 jours passés sous terre.
Fruit d’une longue gestation, la mine de Perkoa qu’exploite la société de droit burkinabè Nantou Mining a entamé sa phase de production en 2013 après le chantier de construction lancé en 2013 et qui a été pris du retard en raison de la baisse à l’époque des cours du Zinc. Perkoa est le symbole de diversification de l’exploitation minière burkinabè dominée par la monoculture de l’or.
Les mauvaises conditions de travail peuvent être à la base des accidents dans les mines et si les intempéries s’en mêlent, les situations se compliquent. Les responsabilités sont partagées par toutes les parties prenantes en cas de sinistre et l’Etat doit jouer sa partition en se présentant sur les sites miniers pour évaluer les conditions de santé-sécurité-environnement au travail dans les mines pour prévenir toute catastrophe.
Le risque d’accidents est inhérent à l’exploitation minière
Le 21 février dernier, le Burkina Faso avait été endeuillé après l’explosion dans la mine d’or artisanale de Gomgombiro dans le sud-ouest du pays. «63 décédées et une quarantaine de blessés ». En janvier 2022, au Niger, la Cominak, filiale locale du groupe français Orano, enregistrait le décès de deux employés dans l’effondrement de la mine d’uranium Akouta.
En janvier 2021 au Ghana, une explosion provoquée par l’accident d’un camion transportant des explosifs pour une mine a fait au moins 17 morts et 59 blessés. En novembre 2009, au Mali, 3 employés de la mine industrielle d’or de Loulo ont trouvé la mort par un éboulement. Ils étaient à 250 mètres de profondeur.
L’Europe moderne ne fait pas exception à la règle. En avril dernier, un accident dans une mine en Pologne a fait 5 morts et 8 portés disparus à la suite d’un coup de grisou (gaz naturel qui se dégage des couches de charbon) à 1 000 mètres de profondeur.
En février 2022, 14 personnes ont été piégées dans une mine de charbon du Guizhou, sud-ouest de la chine. L’accident est dû à l’effondrement du toit d’un puits de mine. En novembre 2021, 52 personnes ont trouvé la mort dans une mine de charbon en Sibérie (Russie).