Le président nigérien Mohamed Bazoum est en visite de deux jours au Bénin à partir de ce lundi 13 mars 2023. Plusieurs points sont au menu de cette visite, dont le grand chantier de construction du pipeline pour l’exportation du pétrole brut du Niger vers d’autres pays en passant par le Bénin. A terme, ce projet devrait créer près de 3 000 emplois dans les deux pays.
Par Daouda Kiekieta
Le projet de construction du oléoduc devrait permettre le transit du brut des puits de pétrole du gisement de l’Agadem, dans l’Est du Niger, au port béninois de Sèmè, dans le sud du Bénin, d’où sera évacué le brut nigérien vers d’autres pays. Long de 2000 km, ce pipeline est considéré comme le plus long d’Afrique.
Selon le président du Niger Mohamed Bazoum, ce projet va profiter aux populations des deux pays en ce qu’il devrait générer 300 milliards de francs CFA de droits de transit et de recettes fiscales pour les vingt premières années au profit des caisses de l’Etat béninois.
« Le pétrole du Niger est devenu le pétrole du Bénin. Il y a des taxes qui sont payées qui feront en sorte que le pétrole du Niger va bénéficier au peuple du Bénin aussi. Et c’est ça la relation stratégique que nous entendons construire entre nos deux pays», a dit Mohamed Bazoum lors d’une conférence de presse ce lundi.
Environ 3.000 emplois seront créés au Bénin et au Niger
Lancé depuis 2019, le chantier enregistre un taux d’exécution de 75%. Le pipeline doit entrer en activité à l’horizon 2024.
En ligne de mire, le gouvernement nigérien entend produire 200 000 barils de pétrole brut par jour à l’horizon 2026, contre 20 000 par jour actuellement.
A terme, le projet d’oléoduc Niger-Bénin va créer environ 3 000 emplois de part et d’autres des deux pays. A cela s’ajoute la construction d’infrastructures scolaires le long du pipeline.
Dans ce contexte de menace terroriste dans les pays d’Afrique de l’Ouest, le Bénin et le Niger entendent déployer de gros moyens pour sécuriser l’infrastructure.
Déjà, plus de 700 soldats sont déployés pour assurer « en permanence la sécurité» de l’ouvrage en construction.
Quatrième producteur d’uranium au monde, le Niger tente depuis 2011, date de lancement de la production locale de pétrole, de faire de l’or noir une source de revenue conséquente pour l’économie nationale.
En 2020, la Banque mondiale estimait que le quart du PIB du Niger devrait être à terme généré par le pétrole.
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