Durant le mois du jeûne musulman appelé Ramadan, les dattes occupent une place bien particulière. Consommées par le prophète Mohamed pour rompre son jeûne, la consommation de dattes a été adoptée par les musulmans. En ce début de carême entamé ce jeudi 23 mars 2023 au Burkina Faso, une équipe de Libreinfo.net s’est rendue aux côtés de quelques vendeurs de dattes pour s’enquérir de la disponibilité du produit.
Par Joël Thiombiano et Mahomed Nitiema (stagiaire)
Prisée des musulmans, durant le mois de jeûne, les dattes sont devenues des produits de plus en plus commercialisés sur les différentes voies bitumées de la capitale burkinabè, Ouagadougou.
La consommation de dattes est conseillée aux fidèles musulmans pour rompre le jeûne. C’est la raison pour laquelle la demande de dattes a fortement augmenté au lendemain de l’apparition du croissant lunaire marquant le début du mois de jeûne musulman.
Suite à l’annonce du début du jeûne, le jeudi 23 mars par la Fédération des Associations Islamiques du Burkina Faso (FAIB), beaucoup de ménages musulmans se sont procurés ce fruit précieux.
Arpentant les axes de la capitale, nous avons rencontré quelques commerçants pour échanger sur la disponibilité des dattes pour cette période de carême.
C’est aux abords de la route menant au site du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO) que nous avons rencontré Mohammadi Derma, un vendeur ambulant de dattes.
Sachets dans les mains, chapeau sur la tête, il nous dit parcourir la ville pour servir ses clients. Selon lui, depuis le début de ce carême, la consommation des dattes a beaucoup augmenté parce que ces fruits sont « très bénéfiques pour rompre le carême et pour faire l’aumône (la zakat) ».
Pour cette année 2023, le jeûne est intervenu dans une période rude pour le commerçant Derma qui doute même de sa capacité à pouvoir satisfaire convenablement la demande des clients.
Il explique : « Les moyens me manquent pour mener à bien mon activité. Je suis un petit commerçant travaillant avec un patron. Mon stock est petit donc je ne peux pas dire que je pourrais satisfaire mes clients.»
M. Derma affirme acheter le kilogramme de dattes à 1000 F. CFA, pour le revendre entre 1250 et 1500 F. CFA.
Nous nous sommes ensuite rendus au marché central de Ouagadougou, “Rood Woko”, à la rencontre de grossistes. Nous y avons rencontré M. Yacouba Koanda, commerçant grossiste de dattes, très occupé à servir ses nombreux clients.
Dans le commerce de la datte depuis 15 ans, M. Koanda dit ne plus être étranger à cette forte affluence durant le mois jeûne musulman.
« L’islam recommande d’utiliser les dattes pour la rupture du jeûne puisque c’est un fruit important et bénéfique » nous assure ce grossiste.
Ces derniers jours, ses affaires sont bonnes, nous affirme-t-il. Même si son inquiétude reste réelle quant à l’après Ramadan. En effet, une fois cette période passée, les gens ne s’en procurent plus que pour les baptêmes, les mariages islamiques et les décès.
Sur la question de la disponibilité des dattes, il nous a déclaré s’être bien préparé : « C’est mon travail depuis 15 ans ; donc je me suis préparé pour satisfaire ma clientèle. Mon stock est suffisant pour couvrir les 30 jours.»
Il dit qu’il importe les dattes du Mali, du Niger et de l’Algérie. Il écoule le kilogramme de dattes à 1000 F. CFA et le sac de 100 kg à 95 000 F. CFA. En ce début du mois de carême, il nous a dit avoir déjà vendu plusieurs sacs.
À quelques mètres du grossiste Koanda, profitant de l’ombre des parasols, visage souriant, un autre grossiste et détaillant à la fois, M. Rasmané Compaoré.
Celui-ci se déclare satisfait de la qualité des affaires : « Aujourd’hui, je suis content puisque le marché est bon et si ça continue ainsi, je ferai un bon chiffre d’affaires. »
À son tour également, M. Compaoré tient à nous rassurer de la disponibilité du produit. « En cette période de Ramadan, j’ai pris les dispositions nécessaires pour satisfaire mes clients avec différentes variétés de dattes. »
M. Compaoré vend une diversité de dattes dont celles sucrées, sèches, blanches, greffées, en vrac et en tablettes.
Ses dattes proviennent de plusieurs horizons, nous affirme-t-il : « Les dattes sèches proviennent du Nigéria, les dattes en tablettes de Dubaï et de la Tunisie. »
M. Compaoré explique la ruée vers les dattes par le fait qu’elles sont conseillées pour rompre le carême.
Les dattes font partie de l’histoire islamique et jouent un rôle central pendant la période du Ramadan. Selon plusieurs sources, le prophète Mahomet conseillait de les manger pour rompre le jeûne.
Au-delà des aspects religieux, la datte est l’un des fruits les plus bénéfiques pour les êtres humains car, selon la médecine moderne, elle est composée de plusieurs éléments nutritionnels essentiels au corps humain comme les protéines et les fibres solubles et insolubles, bons pour la santé.
Lire aussi: Célébration du Ramadan: Au Burkina, les fidèles musulmans ont prié pour la cohésion sociale