Le sujet sur la future monnaie unique de la CEDEAO continue d’alimenter les débats. Certains ne ratent pas l’occasion d’évoquer le sujet quand il le faut. Ce 1er octobre 2019, lors de la rentrée économique des hommes d’affaires burkinabè réunis au sein d’une association dénommée « Investisseurs sans frontières« , l’un des participants a posé la question au chef de la diplomatie burkinabè. Il s’agissait de savoir si le projet de la monnaie n’est pas déjà enterré. Réaction du ministre Barry sur la question.
Alpha Barry, ministre des affaires étrangères et de la cooperation, réagissant à cette préoccupation, a précisé que, la plupart de nos chefs d’État sont tous engagés dans ce processus et parmi eux; il y en a même qui espèrent qu’en 2020, il y ait quelque chose de symbolique marquant le lancement de l’ECO.
Ce n’est pas forcément étonnant puisque les pays qui sont dans la zone CFA, ont déjà l’habitude de la monnaie commune. Et l’habitude aussi de ne pas avoir les jeux des mallettes tous les matins. Pas forcément parce que cette monnaie est liée à l’Euro ou à la France.
C’est la volonté affichée par nos chefs d’État qui s’avancent vers le projet de l’ECO et je puis vous rassurer que ce projet ne soit pas enterré. Il n’y a absolument aucune pression derrière ça.
L’horizon 2020
L’inquiétude c’est l’objectif 2020, si pour nombre de personne cette date est raisonnable, il y a beaucoup aussi qui partagent le souci de délai. Sur la question, Alpha Barry n’a pas aussi la certitude : Je ne sais pas si le processus va pouvoir aboutir en 2020 mais, l’engagement est là. On a des chefs d’État très volontaristes à qui, on a confié la mission de nous sortir du CFA. Déjà, les avancées qui ont été faites, on semble ne pas être loin mais, ce n’est jamais aussi simple.
Du rôle de la France
Le ministre burkinabè des affaires étrangères et de la coopération Alpha Barry rejette les affirmations comme quoi, la France a une main mise dans la création de la monnaie unique. Pour lui, il faut savoir une chose : c’est tout le reste qu’on dit, il y a des blocages venant d’ailleurs. Ce n’est que du fantasme. Les pressions qu’on pense que ça vient de la France, très sincèrement, je pense que c’est une farce. Ça fait trois ans que moi, j’ai la chance d’être dans les réunions de la CEDEAO de l’UEMOA et dans les relations bilatérales avec la France mais, ce que j’ai toujours constaté : c’est votre monnaie, vous faites ce que vous voulez. Si vous voulez qu’on arrête, ou si vous voulez qu’il n’y ait plus de parité et surtout, si vous voulez que la réserve que vous êtes obligés de déposer, on peut bien le faire.
Le cas des réserves
Ce n’est pas un secret, les réserves du FCFA se trouvent en France. Comment se fera le cas de l’Eco ? A cette question, Alpha Barry explique : vous savez que même si on fait l’ECO sans l’Euro, pour nos importations, il va falloir forcément que les devises que nous gagnons, nous puissions en déposer quelque part, même si c’est chez nous même, on est obligé de déposer quelque part pour couvrir nos importations. Parce que, beaucoup de gens font le débat sur Facebook ou dehors mais, ils n’imaginent même pas le mécanisme de la monnaie, comment ça fonctionne.
Pour memoire, le président ivoirien Alassane Ouattara avait déclaré qu’il y a plusieurs critères de convergences à respecter avant de basculer dans la monnaie unique de la CEDEAO. C’était en marge d’une visite en France courant 2019.
Propos recueillis par
Siébou Kansié
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