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[Interview] : « J’exhorte les acteurs du foot à une union sacrée autour du Faso Foot » Boureima Maïga, ancien international

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En pleine préparation de la CAN Côte d’Ivoire 2023 et pendant que les Etalons cadets jouent la coupe du Monde, des clubs de ligue 1 et 2 sont en mouvement d’humeur depuis plusieurs jours. A cela s’ajoute la prise en charge des clubs burkinabè en campagne africaine par le ministère des Sports. Sur ces questions, l’ancien international burkinabè et aujourd’hui agent de joueur, Boureima Maïga, se prononce dans une interview accordée à Libreinfo.net le lundi 13 novembre 2023.

Propos recueillis par Daouda Kiekieta

Libreinfo.net : Comment se porte Boureima Maïga ?

Boureima Maïga : Je me porte bien par la grâce de Dieu.

Libreinfo.net : Les clubs de D1 et D2 au Burkina Faso étaient dans un mouvement d’humeur, il y a quelques jours, est ce que votre club Salitas FC fait partie des protestataires ?

Boureima Maïga : Nous (Salitas FC ndlr) avons décidé de ne plus faire partie de ceux qui protestent, vu le contexte actuel. Le football, c’est un jeu. Vous savez que dans les championnats, même quand vous gagnez vous ne recevez pas grand-chose à la fin.

Il faut le reconnaître aussi que c’est grâce au colonel Yacouba Ouédraogo que le ministère des Sports avait institué l’attribution des bourses et tous les autres ministres qui se sont succédé ont continué dans ce sens, bien que ce ne soit une obligation.

Mais vu le contexte difficile du pays, on doit travailler à éviter ce genre de situation. S’il y a un problème de blocage d’argent, les autorités doivent s’asseoir pour trouver une solution.

Les clubs aussi ne devraient pas aller jusqu’à ce point. Ils devraient juste interpeller les premiers responsables de la fédération pour arriver à un terrain d’entente. Moi-même, j’ai peur maintenant. Comme cela fait tellement de bruit, le jour où l’État décide d’arrêter de nous donner cet argent, c’est compliqué. 

C’est quelque chose qui ne nous appartient pas et que l’Etat a décidé de nous donner. Les autres disciplines n’en bénéficient pas. Cela veut dire que beaucoup d’efforts sont faits par l’Etat au niveau du football. Je peux dire qu’avec le contexte de notre pays, le ministère et la fédération font beaucoup d’efforts déjà.

Même cet argent peut être utilisé pour construire des infrastructures. Je pense qu’avant, il n’y avait pas de bourses mais on jouait. Donc, il faut qu’on fasse attention pour qu’on n’arrive pas à un arrêt d’octroi de ces bourses. Parce que le Fonds peut décider un jour : « comme cela fait trop de bruit, on arrête ». 

J’exhorte les acteurs du foot à une union, surtout en ces moments où nos joueurs cadets représentent le pays en coupe du monde. Ces protestations jouent sur les résultats de ces derniers, parce que les enfants nous suivent notamment à travers les réseaux sociaux. Dieu merci la fédération a redonné ce qu’elle avait retenue, je pense que dans les jours à venir les choses vont rentrer dans l’ordre.

Nous sommes à quelques jours des éliminatoires de la coupe du monde, nous jouons une coupe du monde U17 et la CAN qui est déjà arrivée. Je ne vois pas l’utilité de faire du bruit autour du football avec tout ce que l’Etat fait.

Peut-être que les gens minimisent cela, mais si vous prenez les cadets, juniors, espoirs, seniors et l’équipe féminine dans les catégories A et junior, ils ont tous participé à plusieurs compétitions. Ces compétitions ont été jouées au Burkina. C’est l’Etat qui paie. Vous avez vu qu’ils ont coupé les voyages des clubs, cela n’est pas encore officiel.

Donc il faut que les gens comprennent que la situation du pays ne permet pas tout. Il faut qu’on reconnaisse ce que l’Etat fait comme effort pour le sport. Quoi qu’on dise, le sport n’est pas une priorité aujourd’hui par rapport au contexte sécuritaire que nous vivons, mais des efforts sont faits. Si aujourd’hui, on arrive à se comprendre que les 25% c’est pour organiser les petites catégories, cela ne doit pas poser de problème.

Moi-même j’ai combattu cela et ils m’ont retiré ma licence d’agent FIFA. Je commence à être découragé avec les efforts faits par les autorités, par les acteurs du football et qui ne sont pas reconnus. Je suis en train de réfléchir pour prendre mes distances parce qu’il y a beaucoup d’adversités inutiles alors qu’on aurait dû s’unir pour avancer. Il y a également l’élection du président de la Fédération qui s’approche et cela mélange tout. 

Libreinfo.net : Qu’est-ce qui explique ce mouvement d’humeur ? 

Boureima Maïga : Sans parti pris, je pense que ce sont les campagnes pour l’élection à la Fédération burkinabè de football qui sont à l’origine de cela. Ce n’est pas la première fois que cela arrive. 

À chaque fois que les élections approchent, il y a ce genre de protestations. Cela joue négativement sur l’équipe nationale. Cela doit interpeller chacun pour qu’on fasse une union sacrée. Il ne faut pas supporter des individus mais plutôt le football. 

Libreinfo.net : Pourquoi la retenue de 25% sur les bourses fait tant de polémique ?

Boureima Maïga : Normalement cela ne devrait pas faire de bruit. C’est pourquoi je dis que c’est toujours les questions d’élections. Ce sont les clubs qui ont décidé avec l’ancien président de la Fédération et l’ancien ministre des sports de retentir les 25% parce que si les enfants n’ont pas de compétitions, c’est grave. 

Je ne pense pas que le ministère des Sports ou la fédération aient demandé de reverser les 25%. Cela doit être clair. Ils ont demandé de justifier les 25% retenus. Mais comme la fédération n’avait pas encore organisé la compétition, c’est difficile de justifier quelque chose que vous n’avez pas utilisé.

Le seul justificatif que la fédération pouvait faire, c’est ce qu’elle a fait. Elle a remis l’argent au Fonds National pour la Promotion du Sport et des Loisirs (FNPSL). Les gens doivent savoir que c’est une mission qu’on a confiée à la fédération. Si elle n’arrive pas à organiser, il faut remettre l’argent à celui qui t’a donné. L’Etat n’a pas dit de reverser l’argent aux clubs. L’argent appartient à l’État.

En 2020 quand je soutenais Amado Traoré, nous avons revendiqué 30 millions FCFA, les 25% et l’assurance. Cette revendication nous a coûté trois points. Même Rahimo Fc était descendu en son temps à cause des points de sanctions. Nous avions refusé de jouer tant qu’on n’a pas les 25% et l’assurance. On nous avait pris pour des mauvais perdants. Aujourd’hui, l’histoire nous donne raison.

Avant le ministère donnait 300 000 à 350 000 FCFA pour organiser les championnats.  Mais le ministère n’a pas donné cela depuis maintenant deux ans, sauf si je me trompe. Cela se justifie parce que la personne qui est à la tête de la Fédération n’a pas de sponsors, où il va trouver. 

Je pense que le président de la Fédération a laissé beaucoup de choses comme l’organisation de la nuit des meilleurs joueurs, pour pouvoir organiser les compétitions. Donc je comprends l’État avec tout ce qu’il fait comme dépenses pour les Étalons de toutes les catégories et disciplines sportives malgré la situation actuelle. Cela ne devrait pas faire de bruit. 

Pour finir sur cette question, je répète que ce sont des questions de campagne électorale. Je pense que celui qui veut être président, qu’il gagne dignement.

Que les acteurs du football choisissent celui qu’ils pensent être le meilleur. Mais bloquer un championnat ou descendre un président, cela n’est pas digne du « Pays des hommes intègres ». 

Par exemple, à l’élection passée, j’ai soutenu Amado Traoré. Mais aujourd’hui, j’ai eu la chance de côtoyer le président Lazare Banssé. Il est en train de faire un grand travail. C’est un économiste, il économise beaucoup de choses pour les acteurs du football. Je peux dire que notre football va très bien. Le reste, ce sont des problèmes d’individus. 

Cela n’est pas une bonne image pour nous. Quand on dit aujourd’hui que le championnat national est arrêté, alors que les cadets sont en train de jouer, l’équipe nationale joue dans trois ou quatre jours, après il y a la CAN, ce n’est pas beau à voir. Tout cela ne nous encourage pas à nous impliquer davantage.

C’est pourquoi je réfléchis à prendre mes distances avec les histoires de clubs, pour m’occuper de mes joueurs en Europe. J’ai environ 16 joueurs que je dois gérer en Europe. C’est un gros boulot parce qu’il faut les suivre. 

Nous avons fini notre carrière, on est revenu au pays pour apporter notre contribution au développement du pays. Cela est une manière pour nous d’encourager nos anciens joueurs qui finissent leurs carrières à s’intéresser au foot de leur pays. 

Si nous ne nous impliquons pas, ces derniers seront découragés. Donc, il ne faut pas en vouloir à ceux qui ne reviennent pas, parce qu’ils ne veulent pas la haine, l’adversité, alors qu’ils ont des connaissances qui peuvent profiter à la jeunesse. 

Libreinfo.net : Comment résoudre tous ces problèmes ?

Boureima Maïga : Je pense que la solution c’est se retrouver autour d’une table pour dialoguer et privilégier l’union sacrée autour du Faso foot. Qu’on oublie les adversités et penser au drapeau national. 

Qu’on oublie les égos et penser à notre football. Celui qui pense que Lazare Banssé, qui est le premier responsable de notre football, n’est pas bon, qu’il laisse le jour de l’élection et choisir une autre personne. Parce qu’on est en train de préparer la CAN, les éliminatoires de la coupe du monde, c’est pour bientôt et nos cadets sont en train de jouer. Je vous dis que toutes ces tensions jouent directement sur les résultats parce que les joueurs ont toujours un parti pris. Parce que c’est leurs mentors qui sont en conflit. 

On ne peut pas nier cela. J’ai aimé ce que le président Banssé a dit un jour : « Je ne peux pas avoir un problème avec les acteurs du football parce que les joueurs leur appartiennent. Ce sont eux qui les ont formés ».

Donc, si vous n’êtes pas d’accord avec quelqu’un, cela se décide dans les urnes. Je propose même que les plus hautes autorités s’impliquent pour qu’on puisse avoir une sérénité jusqu’aux élections. Les présidents partent mais le football reste.

C’est vrai que le président qui a été élu a des comptes à rendre mais il faut toujours respecter les institutions et les autorités du pays. Ce qui est aberrant, c’est qu’on fait une réunion avec le premier responsable, le ministre des sports, et après cela, il y a encore des bruits.  

Libreinfo.net :  Cette année les clubs burkinabè en campagne africaine ont obtenu du ministère des Sports seulement la prise en charge des billets d’avions, comment appréciez-vous cette situation ?

Boureima Maïga : C’est ce que je disais. Comme je n’ai pas une obligation, ils ont toujours fait malgré la situation du pays. Il faut vraiment éviter de faire polémique sur cela car ils ont fait beaucoup et ils continuent de faire beaucoup.

Je pense qu’on n’est pas la seule discipline. On doit leur demander pour qu’ils continuent à nous aider sur cela, parce que les clubs burkinabè n’ont pas encore grandi pour arriver à se prendre en charge. C’est une doléance, ce n’est pas une obligation. 

Les clubs nous appartiennent. Mais, il y a une convention entre le ministre et la fédération qui permet de nous prendre en charge. Cette convention est renouvelable chaque année. Il y a également une entente entre ces deux structures pour pouvoir retenir les 25% pour l’organisation des petites catégories. 

L’État donne un soutien, s’il n’a pas pu faire, il ne faut pas faire une polémique là-dessus parce qu’ils font beaucoup déjà. J’ai compté ça vaut 10 disciplines, sans oublier ce que je ne connais pas : basketball, volleyball, les boxes, les cyclistes etc.

Donc il ne faut pas prendre cela en mal. Ce qu’on va demander à l’État et il n’arrive pas à le faire, on sait que c’est la situation du pays. Cela n’est pas définitif. On souhaite que l’année prochaine il puisse nous soutenir, c’est ce qu’on demande, c’est une doléance mais le club ne doit pas prendre cela comme une obligation.

On demande de nous prendre encore l’année prochaine sinon on ne pourra pas jouer. On ne pourra pas représenter le pays, si c’est le club même qui doit prendre tout en charge. Si tu dois jouer la dernière journée et que tu dois gagner et qu’il y a quelqu’un qui vient te corrompre tu seras obligé de céder parce que tu ne pourras pas t’en sortir. Je pense que quand l’État aura les moyens, ils vont nous aider.

Libreinfo.net : Comme d’habitude, ces clubs n’ont pas pu atteindre les phases de poule, est-ce une malédiction pour les clubs burkinabè ?

Boureima Maïga : Non, ce n’est pas une malédiction. Salitas FC est rentré 2 fois sur 3.  C’est une organisation, croire à vous-mêmes, c’est aussi les dirigeants qui doivent faire ce travail. Pour qu’on puisse rentrer, l’État nous subventionne un peu pour qu’on puisse faire les meilleurs recrutements et de bourses.

C’est à nous de faire une réorganisation terrible pour avoir les meilleurs joueurs qui peuvent répondre aux phases de poule. On ne se jette pas les fleurs, mais à Salitas on a fait une bonne organisation avec un bon recrutement de joueurs qui peuvent jouer dans la phase de poule.

Il y a des joueurs aussi qui peuvent jouer dans les championnats burkinabè mais ils n’ont pas le niveau pour les campagnes africaines. Il faut prendre les gens qui ont les compétitions internationales, les gens qui sont capables de jouer du haut niveau pour pouvoir rentrer.

C’est ce que je disais, dommage pour mon grand-frère Kamou Malo qui n’a pas pu rentrer, je pense beaucoup à lui. Je l’encourage. Il ne faut pas qu’il se décourage, un jour il va rentrer. Il a remporté beaucoup de titres avec notamment RCK et l’AS Douanes. 

Je pense que ce n’est pas une malédiction mais une question d’organisation et de recrutement. Je pense que dans les années à avenir l’AS Douanes, Rahimo et d’autres équipes pourront rentrer. Mais je le dis toujours, le bon fonctionnement du football, ce n’est pas la fédération, ce sont les clubs. Si on est bien structuré, la fédération est obligée de nous suivre.

Donc, ce n’est pas une malédiction, les clubs doivent bien s’organiser. Il y a des clubs qui n’ont pas de terrain. Il faut qu’on ait un cahier de charge pour bien contrôler, pour arriver au sommet.

La seule chose qui nous manque, ce sont les infrastructures. On a de bons dirigeants, de bons joueurs, on a de bons encadreurs mais il nous manque des recyclages, des formations. Il faut aussi que les dirigeants se forment aussi.

Libreinfo.net : Faut-il conclure que le football burkinabè est en crise ?

Boureima Maïga : je ne pense pas que le football burkinabè soit en crise. Chaque année le championnat se joue correctement. L’équipe nationale, toutes les catégories sont engagées. En dix ans, le Burkina a joué 3 fois en demi-finale.

Depuis 2011, on n’était pas qualifiés avec les cadets, on n’a jamais été qualifiés avec les juniors et le football féminin. Je pense que le football aujourd’hui est en évolution. Aussi, les joueurs qui sont sortis, vous avez vu le nombre de joueurs qui jouent en Angleterre aujourd’hui ! Avant, on en n’avait même pas. Tout cela fait partie de notre football. Je me dis qu’on néglige cela. 

On pouvait compter le nombre de personnes qui jouaient en Champions Ligue, mais aujourd’hui c’est devenu régulier. On a presque six burkinabè. Il y a Edmond Tapsoba, Assane Bandé, Bertrand Traoré, Cédric Badolo, ils sont nombreux. Je peux vous dire que dans tous les secteurs, on progresse. Ce sont les infrastructures qui nous manquent.

Mais dire qu’on est en crise, je ne pense pas. Parce que le problème d’argent que les gens sont en train de réclamer, c’est devenu un droit parce que régulièrement on nous donne, sinon ce n’est pas notre argent. Ce n’est pas pour un club qu’on a récupéré. C’est pour l’État qui donne un soutien aux clubs. 

Je profite pour saluer le colonel Yacouba Ouédraogo qui a mis son empreinte. C’est lui qui a initié les bourses entre les D2 et D1. Je peux dire que cela a aidé parce que cela a permis à un club de rentrer dans la phase de poule, qui est Salitas.

Cela a permis à un club de Bobo d’être aussi champion depuis que cela a été initié parce que tous les clubs venaient à Ouagadougou, Racing, Rahimo. Cela a porté ses fruits. Maintenant si on peut, on continue. L’État a donné de l’argent pour les infrastructures mais cela a été mal vu.

Aujourd’hui, si on continue avec cela, je pense que le Burkina va avoir beaucoup de qualités. Mais il n’y a pas de crise. Comme le président actuel (de la fédération ndlr) est en train de faire, redresser beaucoup de choses, il ne peut ne qu’avoir des ennemis sur son chemin.

Vous avez vu qu’il a arrêté des nuits de champions. Il y a beaucoup de gens qui gagnaient dans tout cela.  Ils donnaient le prix des meilleurs joueurs, etc., cela coûterait les 100 à 120 millions FCFA.

Aujourd’hui, il a annulé, mais ils mettent cela dans d’autres choses comme le voyage des présidents des clubs, des voyages pour aller apprendre et comprendre qu’est-ce qui faut venir investir parce que les infrastructures posent un problème.

Si vous prenez un cahier de charge dans les différents clubs, peut-être vous n’allez pas voir beaucoup de clubs qui remplissent les conditions pour jouer dans la CAF. Il y a des grands clubs qui n’ont pas de terrain à leur nom. C’est dommage. Et aussi les grands clubs, il faut aller sur leur terrain, il y a beaucoup de matériels qui manquent, et même l’entretien. On doit se baser sur les clubs.

Si les clubs sont bien organisés et structurés, le développement ce n’est pas à la fédération. Je ne me vois pas à la fédération. Ce que je fais avec les jeunes, ce que je fais avec Salitas, je pense que c’est énorme. Donc il faut que les clubs se structurent bien. Et l’État nous donne déjà une bourse. Il faut qu’on fasse attention pour qu’il ne la retire pas, sinon ce n’est pas bon.

Libreinfo.net : la CAN 2023, c’est pour bientôt, comment trouvez-vous la préparation des Étalons ?

Boureima Maïga : Jusqu’à présent, j’ai entendu qu’ils sont en train de bien s’organiser. J’ai confiance en cela. La fédération et le ministère sont unis. Je pense que cela va apporter quelque chose de grand.

Je pense qu’on a une grande équipe qui peut nous représenter valablement. Il suffit de leur faire confiance parce que tout ce qui est autour joue sur l’équipe. Il faut que le ministère et la fédération fassent un communiqué pour demander une union sacrée autour du 11 national, pour qu’on ramène cette CAN à la maison.

C’est une occasion pour nous, comme la CAN 1998. C’est une occasion pour nous d’aller très loin, peut-être même la coupe. Mais sans l’union, il n’y a rien qui puisse marcher. C’est pour cela que mon cri de cœur est l’union autour des Étalons. On est à un mois de la CAN et on ne peut rien faire. La seule chose qu’on peut faire, c’est l’union.

Libreinfo.net : Vous êtes un des acteurs du football à croire à la capacité des Étalons, contrairement à beaucoup de personnes, sur quoi fondez-vous cet espoir ?

Boureima Maïga : Je vais vous donner 3 ou 4 exemples. Je sais que vous serez d’accord. Quand Hubert Velud est venu ce n’était pas évident de prendre les Étalons en ce moment. Les Étalons venaient de perdre 4 matchs d’affilé.

 

C’était contre le Sénégal, le Cameroun. Après on arrive dans les matchs amicaux en Belgique, certains ont demandé le départ d’Aristide Bancé. Cela veut dire qu’il y a eu des problèmes. Il est venu trouver une équipe qui a perdu contre le Sénégal, le Cameroun et la Belgique.

Il vient prendre une équipe à cette période où l’équipe est en train de sombrer, là où l’équipe ne va pas bien. Il y avait beaucoup de problèmes à l’interne et il a pu redresser l’équipe. Il a mis sa discipline. On a gagné six matchs d’affilé. Dans les six matchs, il y a un pays qui nous a beaucoup fatigué, c’est la Côte d’Ivoire. Cela fait 25 ans qu’on n’avait pas gagné et on a gagné la Côte d’Ivoire.

C’est la première fois que le Burkina Faso s’est qualifié après 4 journées. Qui a fait mieux ? Qui dit mieux ? Moi je ne suis pas dans la polémique où ils disent que le Burkina n’a pas de fond de jeu. Le Burkina a toujours joué comme cela avec son mental, etc. Moi-même je peux dire qu’on s’est amélioré. Le seul problème de Hubert Velud est qu’il a remplacé Kamou Malo. Cela n’a pas été adopté vis-à-vis de l’opinion.

J’ai toujours dit que les entraîneurs n’ont pas de nationalité. Je prends l’exemple de Narcisse Yaméogo. Il a joué contre le Burkina-Togo, Burkina-Gabon comme entraîneur et il portait le maillot national. Je crois qu’il (Hubert Velud, ndlr) a apporté sur le plan psychologique beaucoup de choses.

J’ai toujours dit que ses adjoints qui sont burkinabè doivent être corrects avec lui. Demain si cela ne marche pas, ils (adjoints, ndlr) peuvent sortir dire qu’ils n’étaient pas avec lui. Quand on critique Velud, cela me met mal à l’aise.

Il faut critiquer le Staff. Il ne faut pas enlever les individus dedans. Et si cela marche toujours, ils disent qu’il a bénéficié du travail de quelqu’un. Et si cela ne marche pas, ils disent que c’est son système qui n’est pas bon.

Velud a changé aussi l’esprit de l’équipe. Donc je le soutiens. Je ne le soutiens pas parce que, comme les gens ont l’habitude de le dire, c’est moi qui l’ai amené. Et je reviens sur cela. J’ai amené Paul Put, je ne me suis pas caché. J’étais ouvert, je l’ai aidé jusqu’en finale de la CAN, jusqu’au barrage de la coupe du monde. Et j’assume.

Je mets tout le monde à défi de voir, la direction technique, qu’ils sortent nous dire comment ils ont sélectionné l’entraîneur national. C’est mieux, je ne connaissais pas Velud avant, mais je le connais maintenant parce qu’on travaille ensemble.

Les entraîneurs sont obligés de travailler avec nous. Par exemple, si Edmond Tapsoba doit venir et que l’équipe (son club ndlr) ne veut pas, ils ne vont pas contacter l’équipe, c’est le manageur qu’ils contactent. Mais personne ne peut imposer un joueur à un entraîneur. 

Quand on dit que Maïga a beaucoup de joueurs, c’est parce que Maïga a envoyé beaucoup de joueurs en Europe. Ils n’ont qu’à travailler pour envoyer beaucoup de joueurs en Europe. Je ne suis pas contre quelqu’un.

C’est pourquoi je dis que nous qui envoyons les joueurs devons s’unir pour faire davantage. Cela participe à la lutte contre le chômage. Ce que j’ai appris et les relations que j’ai, je vais les donner à la jeunesse. Je suis fier aujourd’hui d’aider beaucoup de joueurs qui vont aider leur famille et le pays.

Libreinfo.net : Quel est votre pronostic des Étalons pour la CAN ? 

Boureima Maïga : C’est une CAN qui va être difficile. Je pense qu’on va arriver en demi-finale. La demi-finale est trop ouverte. En ce moment, tu peux croiser une équipe comme le Sénégal, le Maroc, le Nigeria, l’Égypte. Mon souhait est qu’on arrive en demi-finale.

 

L’entraîneur et son staff savent que s’ils n’arrivent pas là-bas, ils sont presqu’à la porte. Ah oui ! C’est leur résultat qui compte. Je pense que la demi-finale est raisonnable pour nous. J’ai toujours dit que le Burkina n’a pas de grands joueurs, on a une grande équipe.

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