Le Burkina Faso a un nouveau président depuis le 24 janvier 2022. Le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba est le nouvel homme fort du pays. Il a prêté serment le mercredi 16 février. Qu’attendent les Burkinabè du nouveau président ? Quels sont les avis des populations sur la durée de la transition ?
Par Rama Diallo
La dégradation de la situation sécuritaire a favorisé le coup d’Etat du 24 janvier. Le pays est désormais dirigé par les militaires. Le conseil constitutionnel a installé le mercredi 16 février le Lieutenant-colonel Paul- Henri Damiba comme président du Faso. A Ouagadougou que pensent les citoyens de ce nouveau régime ?
Le plus important pour Yaya Dicko alias Dicko le Sahélien n’est pas la durée de la transition. Mais raisonnablement la junte a besoin de combien de temps pour restaurer l’intégrité du territoire national. Une transition ce n’est pas un régime qui est voué à rester une éternité au pouvoir. Une transition c’est quelque chose qui doit permettre de passer à autre chose, explique Dicko le Sahélien.
Monsieur Dicko dit attendre les autorités actuelles sur trois chantiers. Le premier chantier c’est la restauration de l’intégrité du territoire national, restaurer la dignité du Burkina Faso en combattant efficacement contre le terrorisme.
Le deuxième aspect c’est la lutte contre la corruption et l’injustice. Le troisième point sur lequel attend-t-il le président Damiba c’est le retour des déplacés internes dans leurs localités d’origine. Pour conclure, il demande aux nouvelles autorités de jeter les bases d’un développement équitable dans les différentes régions du pays. Car selon lui, certaines localités sont délaissées au profit d’autres.
« Le président Paul-Henri Damiba ne doit pas se laisser influencer par la France. Je dis cela parce qu’on remarque que ces derniers moment barkhane fait des communiqués concernant la sécurisation du territoire national. Je pense que pour lutter efficacement contre le terrorisme on doit chasser la France du Burkina », signifie un citoyen qui requiert l’anonymat.
Le citoyen invite les nouvelles autorités à tout mettre en œuvre pour le retour de la paix et aussi organiser l’élection présidentielle pour le retour à l’ordre constitutionnel normal.
La France peut aider le Burkina Faso dans la lutte contre le terrorisme en apportant des appareils pour détecter les mines ou les avions de guerre, a laissé entendre Rianata Rouamba. Cependant, elle refuse que la France installe une basse militaire au Burkina Faso.
Les politiciens peuvent faire partie du gouvernement. Parce qu’il y a certains qui sont intègres et qui travaillent bien, préconise madame Rouamba.
Le pays a besoin de la paix maintenant, depuis sept ans les populations souffrent à cause de l’insécurité. Les femmes n’arrivent plus à aller dans certaines zones pour vendre ou acheter de la marchandise. La junte militaire doit vite se mettre au travail pour libérer le pays, dixit Ami Sedgo.
« Je ne veux pas que les politiciens soient écartés de la transition. Pour construire le pays nous avons besoin de tout le monde. Parmi les politiciens il y a ceux qui sont biens. Le nouveau président doit aller vers ces personnes pour qu’ils travaillent ensemble », explique madame Sedgo.
Hamidou Soré attend du nouveau président la sécurisation totale du territoire national et la réouverture de toutes les écoles fermées pour permettre aux élèves de reprendre les cours. Aussi, il plaide pour une réorganisation du calendrier au niveau de l’enseignement supérieur pour permettre de rattraper le retard.
Pour lui, pour relever le défi sécuritaire actuel, il faut l’union de tous les fils et filles du pays. Par conséquent, il invite les militaires à former un gouvernement composé de toutes les composantes de la société. Mais, il précise que les membres du gouvernement doivent être soumis à une enquête de moralité afin d’éviter les détournements de fonds et la corruption.
«Je viens de la région du Nord. À cause de l’insécurité je ne peux plus aller dans mon village. Mes parents sont là-bas, chaque jour je suis angoissé. Nous voulons que les nouvelles autorité lutte contre l’insécurité pour que les populations déplacées puissent retourner chez elles », souhaite Omar Ouédraogo.
Il exhorte les militaires à faire fi de la force française barkhane. Il estime que les soldats burkinabè sont suffisamment bien formés pour faire face à la lutte contre le terrorisme.