Maouloud ou la naissance du prophète de l’islam Mohammad a été célébré la nuit du 27 septembre 2023 par les musulmans du Burkina. À Ouagadougou, c’est la grande mosquée qui a accueilli cet événement, comme chaque année.
Par Daouda Kiekieta
Il est 22h 40mn à la grande mosquée de Ouagadougou, située au cœur de la ville, approximité du marché central.
Cette heure est réputée être un temps où beaucoup de gens s’apprêtent à dormir. Mais, ici, l’ambiance est tout autre.
Chants de louange, prêches et prières semblent attirer de plus en plus de musulmans, qui viennent célébrer le Maouloud ou la naissance du prophète Mohammad.
En attendant l’arrivée des officiels dans ce lieu de rassemblement, quelques prêcheurs tiennent en haleine le public à travers des rappels sur la vie du prophète de l’islam.
Le Maouloud est un événement important pour les musulmans du monde entier. Il symbolise en islam, « la nuit durant laquelle, l’envoyé d’allah, Mohammed, est né ».
Il marque la commémoration de la naissance du prophète Mohammad, né vers 570 à la Mecque et décédé en 632 après Jésus christ à Médine, l’actuelle Arabie Saoudite, selon la tradition islamique.
Au Burkina, il est célébré sous le thème « Rôles et contributions des savants religieux pour la résolution de la crise sécuritaire et humanitaire au Burkina Faso : appel et sensibilisation sur la base de la tradition du Messager d’Allah ».
Dans des boubous et bonnets blancs, chapelet à la main, les musulmans ont prié pour le retour de la paix et de la sécurité.
« La naissance du prophète Mohammad est une miséricorde de notre Seigneur pour l’humanité toute entière. Comme le dit le saint Coran : «Nous ne l’avons envoyé que par miséricorde pour l’univers », a rappelé le président de la Communauté musulmane du Burkina, Moussa Kouanda, dans son discours d’ouverture.
Moussa Kouanda a invité l’ensemble des musulmans à s’inspirer de la vie exemplaire du Messager d’Allah, qui renferme toutes les valeurs positives dont l’humanité a besoin pour construire un monde de paix, de justice, de solidarité et de tolérance.
Pour lui, le présent thème est interpellateur sur la responsabilité des prédicateurs dans l’éducation des fidèles, la préservation de la paix et la cohésion sociale
« Nous demandons aux imams de multiplier les invocations et de contribuer par leur appel à ramener la paix dans la sous-région en général et au Burkina Faso en particulier » dit-il.
« En dehors des prières rituelles, le musulman doit apporter son soutien à ceux qui sont en détresse à la limite de ses moyens et respecter ses engagements sociaux et d’assister les personnes déplacées internes » ajoute le président de la communauté musulmane.
Cheikh Hakim Ouédraogo est un imam et prédicateur venu prendre part au Maouloud. Selon lui, le rôle des savants dans ce contexte est d’éduquer les populations sur les valeurs humaines.
« Que la population ait donc confiance aux savants religieux et que ces derniers travaillent pour mériter cette confiance. Pour ce faire, les savants doivent être au parfum de l’actualité et prêcher dans ce sens », exhorte-il.
Abdalaye Ilboudo a également participé à la commémoration de la fête de Maouloud.
« Nous sommes venus nous réjouir de la naissance d’un prophète, d’un messager de Dieu, venu sauver l’humanité. Sa vie a été un exemple parfait. Et nous devons nous inspirer de cela » indique Abdalaye Ilboudo.
Ses prières profondent sont le retour de la paix « grâce à la miséricorde de cette nuit bénie ».
Pour sa part, Mahamadi Savadogo, président de la Chambre de commerce, a prié pour l’union sacrée des Burkinabè pour la stabilité du pays.
« Puisse Allah protéger l’ensemble des autorités religieuses, administratives, coutumières ainsi que les forces de défense et de sécurité et les Volontaires pour la défense de la patrie » implore-t-il.
Même prière chez le chef de cabinet du Chef de l’État, Ousmane Sandwidi.
« C’est un message de solidarité, de cohésion et de paix à l’endroit de la Communauté musulmane, pour qu’ensemble, nous regardons dans la même direction. Cette direction est celle des prières et du cambat pour la reconquête du territoire national » soutient le chef de cabinet du président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré.
La célébration du Maouloud dans la grande mosquée de Ouagadougou a connu la participation de plusieurs délégations régionales et provincilaes de la communauté du Burkina.
Elles sont venues notamment de Bobo-Dioulasso, de Ouahigouya, de Banfora. Prêches, prières et invocations ont mis fin à cette veillée d’adoration.