Un deuil national de 72 heures a été décrété au Niger, après une attaque djihadiste, vendredi 21 mars 2025. Au moins 44 civils ont été tués dans le sud-ouest de ce vaste pays sahélien.
Le Niger est de nouveau frappé par une attaque terroriste d’une extrême violence. Ce vendredi 21 mars, aux alentours de 14h, le village de Fambita, situé dans la commune rurale de Kokorou, département de Téra, a été la cible d’hommes armés affiliés à l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS).
Alors que les fidèles musulmans accomplissaient la prière du vendredi en plein mois de Ramadan, les assaillants ont encerclé la mosquée avant d’ouvrir le feu sans distinction sur les civils rassemblés.
Le bilan provisoire communiqué par le ministère de l’Intérieur fait état de 44 civils tués et 13 blessés, dont 4 dans un état critique. Après ce massacre, les terroristes ont incendié le marché du village ainsi que plusieurs habitations avant de se replier.
En réaction à cette tragédie, le gouvernement nigérien a décrété un deuil national de 72 heures à compter de ce samedi 22 mars. Durant cette période, les drapeaux seront mis en berne sur l’ensemble du territoire national en hommage aux victimes.
Le ministre de l’Intérieur par intérim, le Général de corps d’Armée, Salifou Mody, a fermement condamné un « acte ignoble perpétré un vendredi, jour saint de l’islam, dans les dix derniers jours du mois béni de Ramadan ». Il a dénoncé une attaque qui prouve, selon lui, que « les terroristes et leurs commanditaires ne défendent aucun idéal religieux ».
Le gouvernement a promis que ces crimes ne resteront pas impunis et a assuré que toutes les mesures seront prises pour traquer les responsables et les traduire devant la justice.
Cette attaque intervient dans un contexte sécuritaire déjà très tendu dans la région. Deux jours plus tôt, l’armée nigérienne avait annoncé avoir neutralisé 45 combattants de l’EIGS lors d’un raid aéro-terrestre contre un site aurifère exploité par les groupes armés à Kiral.
La région de Tillabéri, où se situe Fambita, fait partie de la zone des « trois frontières » entre le Niger, le Mali et le Burkina, régulièrement ciblée par les groupes affiliés à l’État islamique et à Al-Qaïda. Cette zone stratégique, empruntée par les convois de marchandises reliant le port de Lomé au Niger, reste un terrain d’opérations privilégié pour les groupes armés terroristes.
Face à cette insécurité persistante, le Niger, le Mali et le Burkina, membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), ont annoncé la création d’une force conjointe de 5 000 hommes destinée à lutter contre les groupes armés qui sévissent dans la région depuis plus d’une décennie.