L’ancien Premier ministre et également ancien Président de l’Assemblée nationale du Niger, Hama Amadou, est décédé le 23 octobre 2024 à l’Hôpital général de Niamey. Son décès, rendu public ce 24 octobre, est intervenu à 74 ans des suites de maladie.
Par Pawelgba Zoromé
Une figure emblématique de la scène politique nigérienne vient de tirer sa révérence. Il s’agit de Hama Amadou qui est décédé hier 23 octobre 2024 à Niamey des suites de maladie à l’âge de 74 ans.
Cet acteur majeur de la politique nigérienne aura occupé les fonctions les plus prestigieuses sauf celle de chef de l’État de son pays. Ainsi, le natif de Youri dans le département de Kollo (région de Tillabéri), a été Premier ministre à deux reprises.
Dans un premier temps, il a été chef de gouvernement du 21 février 1995 au 27 janvier 1996 sous la présidence de Mahamane Ousmane.
Dans un second temps, il a réoccupé ce poste du 31 décembre 1999 au 7 juin 2007 sous feu Mamadou Tandja, l’homme du «Tazartché» ou continuité en langue haoussa.
Outre l’Executif, le fondateur du parti Mouvement démocratique nigérien pour une fédération africaine (Moden Fa Lumana) a aussi occupé des hautes fonctions au niveau du pouvoir législatif. Il a été président de l’Assemblée nationale du Niger entre avril 2011 et novembre 2014.
Mais la vie de Hama + (en référence aux cicatrices sur ses joues) n’aura pas été que gloire, paillettes et honneurs. Elle a été aussi marquée par des moments difficiles surtout en tant qu’opposant à l’ancien président Mahamoudou Issoufou. Ceux-ci sont faits d’emprisonnement et d’exil pour des raisons politiques.
On se rappelle, par exemple, qu’il a été un pensionnaire de la célèbre prison de Koutoukalé (à une cinquantaine de kilomètres de Niamey) suite à l’affaire du trafic de bébés nigérians vers le Niger, qui a éclaté en 2015, et dans laquelle une de ses épouses était impliquée.
Rentré au pays après un exil en France notamment pour des soins, il a de nouveau été emprisonné après des manifestations contre l’élection, en février 2021, de Mohamed Bazoum qui sera renversé deux ans après par un coup d’Etat.
Nous avons joint le directeur de publication des Échos du Niger, Youssouf Sériba, par rapport au décès de l’ancien Premier ministre de son pays. Voici sa réaction qui est un hommage à Hama Amadou : « Je pense que, de façon résumée, ce qu’on peut dire, c’est que c’est vraiment une figure, en tout cas de premier plan, de la vie politique qui a tiré sa révérence. C’est quelqu’un qui a véritablement marqué la politique au Niger et il laisse vraiment de bons souvenirs. Il y a beaucoup de personnes qui sont en pleurs, particulièrement ses militants.
On a rarement vu un homme politique qui soit autant aimé par ses militants. Les Nigériens, de façon générale, ont une certaine sympathie envers l’homme et son parcours. Il a été Premier ministre de 1999 à 2007 sous Mamadou Tanja. C’est lui qui a remis l’État en marche sur le plan administratif. Au moment où Tanja arrivait au pouvoir, le Niger était un État qui avait du mal même à payer les salaires des fonctionnaires.
Il a apuré les arriérés qui, à l’époque, étaient énormes. Selon les chiffres de l’époque, quand ils sont arrivés au pouvoir, le Trésor public n’avait pas plus de 500 millions de FCFA avec des arriérés qui s’étalaient sur plusieurs années. Avec son ministre des Finances de l’époque, qui est l’actuel Premier ministre, Ali Mohamed Zein, il a eu à mettre en place des stratégies politiques et financières pour remettre l’État sur les rails ».
