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Niger: les enjeux géostratégiques d’une guerre qui s’annonce

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Le Sahel est en état d’alerte en raison de la guerre  que la CEDEAO  prépare contre le pouvoir militaire du Niger pour rétablir l’ordre constitutionnel.  A la base, le coup d’état du 26 juillet 2023 qui a renversé le président Mohamed Bazoum. Ferme volonté de décourager les putsch sur le continent ou défense des intérêts  financiers et géopolitiques?

Par Fred Ido

Le Niger doit se préparer à la guerre parce qu’il  est dans la spirale de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest ( CEDEAO). Et pour cause. Le coup de force mené par le chef de la garde présidentielle, le général Tiani, contre  le président Mohamed Bazoum.  C’était le 26 juillet 2023.

Le président du Nigéria, Ahmed Tinubu, qui assure par ailleurs la présidence tournante de la CEDEAO  a aussitôt réagi.  Selon lui,  il n’est pas question que ce coup d’état  soit validé. Contre vents et marées, la CEDEAO, comme un cheval, s’est dressée sur ses jambes arrières  pour prétendre rétablir  Mohamed Bazoum dans ses fonctions de président de la République du Niger.

Les choses iront vite.  Ahmed Tinubu convoque  un premier sommet extraordinaire le 2 août  2023 à Abuja au Nigéria. Les menaces de l’organisation sous régionale sont  assez poignantes. Les militaires  doivent débarrasser le plancher. Un ultimatum de 7 jours leur a été donné. A l’expiration, rien n’y fit.

Il convoque un deuxième sommet du même genre, le 10 août qui ordonne cette fois-ci le déploiement de la force en attente de la CEDEAO. Des manifestations pro- militaires près de la base française au Niger, le vendredi 11 août 2023,  font reporter sine die la réunion des chefs d’état-major des pays membres de la CEDEAO  prévue pour le lendemain samedi 12 août dernier. L’objectif étant de planifier les dernières stratégies pour l’intervention militaire.

Dans la foulée la CEDEAO  assomme  les populations civiles nigériennes  avec des sanctions drastiques: « la fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays de la CEDEAO et le Niger », « l’établissement d’une zone d’exclusion de la CEDEAO pour tous les vols commerciaux à destination ou en provenance du Niger », « la suspension de toutes les transactions commerciales et financières »,

Ce n’est pas tout. Il y a « le gel des avoirs du Niger dans les Banques centrales de la CEDEAO et dans les banques commerciales », « la suspension de toute assistance et de transactions financières en faveur du Niger par la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC) et la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) ».

En dépit de tout ceci, le  constat est que le peuple nigérien est encore debout et c’est la CEDEAO qui continue de courir.

Les camps se dessinent.

En attendant le crépitement des armes ou non, la guerre psychologique se mène et se propage comme une traînée de poudre. Aux premières heures des hostilités, le Burkina Faso et le Mali ont, dans un communiqué conjoint en date  du 31 juillet 2023, prévenu la CEDEAO et notifié que toute intervention militaire contre le Niger s’assimilerait à une déclaration de guerre contre leur deux pays respectif.

L’Algérie a mobilisé  des militaires  à ses  frontières avec le Niger prête à intervenir pour  soutenir son voisin contre une intervention militaire de la CEDEAO. La Mauritanie, la Guinée Conakry , le Cap vert  ne sont pas non plus dans une logique de guerre.

Par contre, le Bénin, la Cote d’Ivoire, le Sénégal,  le Nigéria affûtent leurs armes pour faire plier le général Tiani et ses hommes par la force.

La guerre des pauvres, la richesse des puissances.

Les armes vont-elles crépiter sur le sol nigérien pour tuer  des centaines  de milliers de personnes innocentes?  Difficile d’y répondre avec une précision d’orfèvre. En revanche ce qui est certain, l’Occident, notamment  la France  et les États-Unis ont du mal à avaler la pilule  qui s’assimile à un élan révolutionnaire du Niger pour s’affranchir de leur tutelle.

Visiblement, ce sont des puissances qui ne sont pas prêtes à perdre toutes les nombreuses  opportunités d’exploitations des richesses minières. au Niger.  «  La première victime d’une guerre, c’est toujours la vérité »  a écrit Joseph Rudyard Kipling.

Aujourd’hui, on prétend défendre la démocratie de part et d’autre. Or, l’argument de la CEDEAO pour expliquer son ingérence à savoir le retour à l’ordre constitutionnel est une absurdité montée sur des échasses.

Le départ de la France du Niger sonnera la fin de la compagnie française ORANO, anciennement AREVA, une compagnie qui exploite l’uranium du Niger. Ce matériau précieux est essentiel pour alimenter les centrales nucléaires françaises et permet de produire de l’énergie électrique. Le gaz nigérien est convoité par l’Europe pour remplacer le gaz russe et pour ce faire, il est prévu la construction d’un gazoduc pour alimenter l’Europe.

En réalité, la CEDEAO sous traite une guerre  qui n’est pas la sienne. Mais à quelle fin?

wwwlibreinfo.net

 

 

 

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