Le régime militaire au Niger, sous sanctions de la CEDEAO depuis le coup d’État de juillet, a demandé, lundi 6 novembre 2023, au Togo d’intervenir dans les négociations avec la communauté internationale. Le Togo est un pays qui a déjà joué un rôle de médiateur dans d’autres crises.
Le ministre nigérien de la défense, le général Salifou Mody, s’est rendu à Lomé, la capitale du Togo, pour rencontrer le président togolais Faure Gnassingbé.
Au cours de cette rencontre, le général Mody a demandé au Togo de jouer le rôle de médiateur entre le Niger et la CEDEAO.
Le Togo a accepté de jouer ce rôle. Le président Gnassingbé a déclaré qu’il se rendrait à Niamey, la capitale du Niger, dans les prochains jours pour discuter de la situation.
A cette occassion le général Mody a dénoncé ces sanctions « cyniques et injustes » et remercié le Togo d’avoir été le seul pays à continuer à parler avec le régime militaire nigérien après le coup d’Etat. Bien que membre de la CEDEAO, le Togo a pris l’initiative de dialoguer avec les militaires au pouvoir.
« Nous n’avons jamais fermé notre pays à nos amis. Le Niger reste ouvert, même si des dispositions ont été prises pour que nous ne puissions plus parler avec nos partenaires », a déclaré le général Mody à la presse après sa rencontre avec le président Gnassingbé.
« Nous avons demandé au président de la République du Togo d’être un médiateur, de faciliter ce dialogue avec nos partenaires », a-t-il ajouté.
Concernant le retrait des 1 500 soldats français du Niger, à la demande, le général Mody a fait savoir que le Niger demandait au Togo, son pays frère, d’être son garant dans le cadre de l’accord encadrant le retrait militaire français. Il a ajouté que le retrait se déroulait de manière satisfaisante.
Le ministre togolais des affaires étrangères, Robert Dussey, de son côté, a indiqué que son pays était prêt à « aider en tant que facilitateur » au dialogue entre le Niger et la communauté internationale, en remerciant le général Mody « d’avoir désigné, aux côtés des États-Unis d’Amérique, le Togo comme pays garant du retrait des forces françaises ».
La junte militaire au pouvoir au Niger a rejeté la demande de la Cedeao de rétablir l’ordre constitutionnel dans les plus brefs délais. Elle a proposé une période de transition de trois ans, arguant que le pays a besoin de temps pour se stabiliser face à la menace djihadiste.
Le Togo s’efforce, ces dernières années, d’être un acteur de la paix et de la stabilité dans la région du Sahel. En 2022, il a joué un rôle clé dans la libération de 49 soldats ivoiriens détenus au Mali, après avoir été accusés de mercenariat.
