Le président de la Conférence Episcopale Burkina-Niger, Laurent Dabiré estime que le spectre de la guerre au Niger fait penser à une possible « seconde Libye». Il s’est inquiété le 4 août 2023, à travers un communiqué.
Par Nicolas Bazié
Créer le chaos au Niger, ce n’est pas ce que le président de la Conférence Episcopale Burkina-Niger, Laurent Dabiré veut. Cependant, dans son écrit adressé aux évêques du Burkina et du Niger, il soutient que le cours des évènements lui fait penser à une possible «seconde Libye».
« Comment ne pas s’inquiéter quand il apparait dans les solutions de sortie de crise envisagées, le spectre de la guerre, faisant penser à une possible seconde Libye ?», s’interroge le président Dabiré.
Pour lui, « les conséquences funestes et désastreuses de la déstabilisation de la Libye continuent de faire souffrir terriblement les populations du Sahel».
« C’est pourquoi nous ne croyons pas du tout à la solution de la force à la laquelle nous disons clairement non», fait-il savoir.
« Dans un tel contexte, nous venons vous traduire notre soutien fraternel et notre solidarité ecclésiale en vous assurant de nos prières pour vous, pour le peuple nigérien tout entier en ces moments difficiles que vous traversez», lit-on dans un communiqué.
« Puisse la puissante intercession de la Sainte Vierge Marie, Reine de la Paix et de Saint Joseph, protecteur de l’Eglise universelle, obtenir pour le Niger et le Sahel, la grâce d’une paix durable et d’une sortie de crise pacifique», a prié Laurent Dabiré.
La CEDEAO a donné un ultimatum d’une semaine aux militaires qui ont renversé le président Mohamed Bazoum le 26 juillet dernier de retourner dans les casernes. Sinon, elle interviendra militairement pour rétablir l’ordre constitutionnel. Ce délai expire aujourd’hui dimanche 6 août 2023.
Une menace que le général Tiani et ses hommes semblent balayer du revers de la main, déclarant que si intervention il y aurait, le Niger n’hésiterait pas à répondre de façon «immédiate».
Dans cette même lancée, les présidents Traoré et Goïta ont clairement indiqué que si des forces étrangères interviennent au Niger, cela sera considéré comme une déclaration de guerre contre le Burkina Faso et le Mali.