Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) a annoncé, ce 22 août 2023, avoir suspendu le Niger des instances de l’organisation, jusqu’au retour de l’ordre constitutionnel et dit être contre l’ingérence d’un pays extérieur au continent africain dans les affaires africaines. Cela a été décidé à la réunion du 14 août 2023.
Par Nicolas Bazié
Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a surtout exhorté « vivement les militaires à placer les intérêts suprêmes du Niger et de son peuple au-dessus de tout et de retourner immédiatement et sans condition dans les casernes et de se soumettre aux autorités civiles conformément à la Constitution du Niger.»
Le Conseil de paix ne s’arrête pas là. Dans un communiqué qu’il a rendu public ce 22 août 2023, il appelle « tous les États membres de l’UA et la communauté internationale y compris les partenaires bilatéraux et multilatéraux, à rejeter ce changement anticonstitutionnel de gouvernement et à s’abstenir de toute action susceptible de conférer une légitimité au régime illégal du Niger».
Dans la foulée, le Niger a connu le même sort que les autres « mauvais élèves» que sont le Burkina Faso, le Mali et la Guinée (pays en Transition, ndlr). En effet, le conseil a décidé de le « suspendre immédiatement de toutes les activités de l’Union africaine » jusqu’au retour de l’ordre constitutionnel.
L’UA dit rejeter « fermement toute ingérence extérieure d’un acteur ou d’un pays extérieur au Continent dans les questions de paix et de sécurité en Afrique y compris les engagements de sociétés militaires privées sur le continent».
Cependant, elle dit avoir pris note de la décision de la CEDEAO de déployer sa force en attente et a demandé à la Commission de l’UA d’entreprendre « une évaluation des implications économiques, sociales et sécuritaires du déploiement d’une Force en attente au Niger et d’en faire rapport au Conseil.»
Dans ce communiqué de l’Union africaine, la commission de la CEDEAO a été invitée à « compiler et de soumettre d’urgence la liste des membres de la junte militaire et de leurs soutiens militaires et civils, y compris ceux qui sont impliqués dans la violation des droits fondamentaux du président Bazoum et d’autres détenus, en vue de sanctions ciblées et de l’application de mesures punitives individuelles ».