Le crise politique qui secoue le Niger actuellement en raison du coup d’Etat n’est pas sans enjeux économiques et géopolitiques ; le pays est le 2e fournisseur de l’Union européenne en uranium et le 5e fournisseur de la France.Par Daouda Kiekieta
L’uranium est une des grandes richesses du sous-sol nigérien. Le pays est le deuxième producteur d’uranium en Afrique après la Namibie et 7e au rang mondial, selon les dernières statistiques de l’Association nucléaire mondiale (ANM). Le Niger a produit 2.020 tonnes de ce métal en 2022.
Ce minerai utilisé pour faire fonctionner les centrales nucléaires est exploité au Niger par le groupe français Orano, ex-Areva depuis 50 ans.
Suite au coup d’Etat qui a renversé le président Mohamed Bazoum, le président français Emmanuel Macron a déclaré qu’il ne tolérerait « aucune attaque contre la France et ses intérêts ».
« Quiconque s’attaquerait aux ressortissants, à l’armée, aux diplomates et aux emprises françaises verrait la France répliquer de manière immédiate et intraitable », avait averti l’Elysée le dimanche 30 juillet 2023.
Le Niger a été le troisième fournisseur d’uranium de la France, contribuant pour 19% de ses approvisionnements entre 2005 et 2020.
Actuellement la part de l’uranium nigérien pour l’Hexagone représenterait environ 15% soit le « cinquième fournisseur», selon Alain Antil, directeur du centre Afrique subsaharienne à l’Institut français des relations internationales (Ifri), auprès de l’AFP.
En 2022, le Niger était le deuxième fournisseur d’uranium naturel de l’Union Européenne (UE), avec une part de 25,38%, selon l’agence d’approvisionnement d’Euratom (ESA).
C’est dire donc que la situation politique au Niger présente des enjeux socio-économiques et sécuritaires importants pour l’Europe, particulièrement la France qui compte 1 500 soldats dans le pays avec des milliers de ressortissants civils.
Depuis hier, 1er Août, la France a commencé l’évacuation de ses ressortissants vivant au Niger en raison de la « dégradation de la situation politique qui a engendré des violences sur ses emprises diplomatiques et à la fermeture de l’espace aérien du Niger ».