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Des festivaliers nostalgiques se retrouvent sur les lieux de l’espace « Pays en lumière »
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Au lendemain de la clôture du FESPACO, le samedi 1ᵉʳ mars 2025, les lumières de l’Espace « Pays en lumière » se sont éteintes, ramenant progressivement le calme. Pourtant, en ce dimanche 2 mars 2025, des festivaliers nostalgiques et des commerçants tentent encore de prolonger l’animation, témoignant de l’empreinte laissée par le festival.Par André-Martin Bado 

Les projecteurs se sont éteints, les jeux de lumière ont cessé d’illuminer l’Avenue Mgr Thévenoud. Et pourtant, l’ombre du FESPACO plane encore sur Ouagadougou. Fini les nuits féeriques où les parapluies suspendus brillaient de mille feux, mais la magie du festival ne s’efface pas si vite.

Un sentiment de nostalgie flotte. Certains festivaliers errent encore, comme incapables de tourner la page, s’accrochant aux derniers éclats d’une fête qui a rythmé la ville pendant une semaine. Les marchands, eux, prolongent l’instant, tentant de retenir une clientèle déjà tournée vers d’autres horizons.

L’Espace « Pays en lumière »,

qui fut le cœur battant de cette 29e édition, n’est plus qu’un décor figé. Les statues des figures emblématiques du cinéma africain restent debout, témoins silencieux d’un festival qui refuse de s’effacer brutalement. Mais sans lumière, l’éclat s’estompe, et l’Avenue Mgr Thévenoud, autrefois vibrante, semble hésiter entre effervescence et mélancolie.

Pour certains festivaliers, la transition est brutale. « Hier encore, c’était un lieu magique où l’on échangeait sur les films, prenait des photos sous les lumières. Aujourd’hui, tout semble avoir disparu en une nuit », confie Abdoul-Aziz Sana.

Abdoul-Aziz Sana, festivalier
Abdoul-Aziz Sana, festivalier

Venu de la province avec ses enfants, Jean Ouédraogo espérait encore découvrir l’atmosphère du festival. « On voulait voir ce qui illuminait Ouaga, mais on arrive trop tard. Cela prouve à quel point le FESPACO transforme la ville », regrette-t-il.

« Je pensais qu’il allait durer encore quelques jours, qu’on pourrait en profiter un peu plus… Bon, comme c’est fini, nous allons acheter des chips et des jouets pour les enfants », ajoute-t-il.

Malgré cette baisse d’intensité, quelques marchands restent en place, proposant souvenirs et accessoires aux derniers visiteurs. Awa Diallo, festivalière, veut savourer ces derniers instants.

« Même sans les lumières, l’énergie du festival est encore palpable. J’ai envie de rester un peu plus longtemps, de prolonger cette ambiance. Je fais des allers-retours entre la Place de la Nation et l’Espace Pays en Lumière pour acheter un dernier souvenir. »

Moumini Sedgo, vendeur ambulant, mesure l’impact de la fin du festival sur son activité. Pendant une semaine, il vendait des sachets d’eau, des friandises, des guirlandes lumineuses et des sacs à main aux festivaliers, profitant du flot incessant de visiteurs.

Moumini Sedgo, vendeur ambulant
Moumini Sedgo, vendeur ambulant

Aujourd’hui, il marche lentement, tenant toujours ses sacs à main et ses guirlandes lumineuses. « Avant, on ne pouvait pas faire un pas sans entendre quelqu’un commander quelque chose. Il y avait tellement du monde que je finissais mes stocks en quelques heures. Maintenant, je marche, mais il n’y a plus grand monde pour acheter. Le FESPACO est fini et Ouaga va retrouver son quotidien. »

Pourtant, il garde espoir : « Pour nous, commerçants, le FESPACO continue encore un peu. »

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