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Ouagadougou : l’incivisme accouche des immondices

Le comportement de certains ouagalais contribue à aggraver la pollution de la ville de Ouagadougou. De ceux qui font des canalisations pour déverser les eaux usées de leurs toilettes dans les canaux d’évacuation des eaux de pluie, à ceux qui déversent les ordures de leurs ménages dans les réserves de la capitale, chacun des habitants contribue à sa manière à tirer la ville vers le bas, côté hygiène et propriété. Même si on peut reprocher aux différentes mairies leur manque de technologie capable de traiter les déchets, force est de constater que le citoyens lambda trébuche chaque jour dans l’incivisme, dangereux pour lui-même et pour sa société. Dans plusieurs quartiers de la ville de Ouagadougou, de tous petits immondices poussent lentement mais sûrement. Si le problème n’est pas traité à temps, des riverains risquent des difficultés sanitaires et hygiéniques.

Nous sommes au marché du mercredi (Arb-yaar) de Tanghin. Là-bas, les jours de marché, c’est chaque mercredi. Le côté Est du marché s’ouvre sur une grande réserve d’ordures, et toute sorte d’insalubrités s’entremêlent : des mangues pourries, des sachets et des déchets de toutes sortes à perte de vue sur plusieurs mètres. Çà et là, de petites collines de déchets se forment dans la réserve, donnant l’impression que des personnes ont des lieux favoris pour déverser des ordures.

Des commerçants qui viennent à ce marché y laissent chaque mercredi les sachets des emballages des produits qu’ils ont pu vendre. Le vent les emportent souvent jusque dans les domiciles des riverains. Ami Ouédraogo, riveraine de la zone, mère de deux jeunes filles pense que la mairie ne fait pas son travail. Selon elle, la mairie devrait aménager un endroit loin des domiciles pour y brûler des ordures. « Si ça s’entasse comme ça, dans quelques temps, ça sera une montagne », a-t-elle déploré.

Certains citoyens n’éprouvent aucun remord à déverser les déchets de leurs ménages dans les réserves, aux pieds des murs des grands bâtiments de certaines édifices publiques, et partout ou bon leur semble. Pourvue qu’ils s’en débarrassent ! « De l’incivisme à un stade très avancé dans tous les domaines dans ce pays ! », a lancé de passage, un homme de forte corpulence très en colère, qui nous entendait échanger avec Ami Ouédraogo.

Autour de ces endroits impropres, il se déroule des activités commerciales. Quelques rues du quartier Dassasgo, sont jonchées des tas d’ordures. Derrière le mur du musée national, est un vrai dépotoir. Des déchets ménagers déversés dans cette zone commencent à former de petites collines sur lesquelles grapillent toutes sortes de bestioles.

Vêtue d’un pagne multicolore, d’un T-shirt jaune délabré, des sandales rafistolées aux pieds, poussant une brouette pleine d’ordures, une jeune fille, la vingtaine, nommée Yvette Tiendrébeogo, vient y déverser les déchets ménagers de la famille. A entendre cette jeune fille, elle n’est pas seule à le faire. « Tous les matins, on éjecte nos ordures ici parce qu’on n’a pas de poubelles. Je ne suis pas la seule, les voisins le font, ainsi que ceux qui tiennent des commerces aux alentours. », a-t-elle expliqué.

Cette situation est la même dans les autres quartiers comme Tanguin, Kalgodin. A Kalgodin, derrière la mairie de Bogodogo, une odeur pestilente emplie l’atmosphère. Une décharge publique déborde jusque dans la rue avec des objets pointus qui crèvent parfois les roues des engins de certains passants malchanceux. Pourtant, aux alentours, il existe des restaurants, des maquis, etc.

Certains riverains se plaignent que la mairie ne prend pas soin de leurs zones d’habitations. Un habitant d’une de ces localités (Préciser la localité), en l’occurrence Noufou Pafadnam, nous a confié qu’une voiture benne du service d’hygiène passe une fois par jour pour amener des ordures. Mais cela n’empêche pas que de petites collines se formes à longueurs de jours. « Mais ce n’est pas suffisant, car, il n’y a pas assez de bacs à ordures. Alors que, ces ordures non traités trainent pêle-mêle par terres, jusque dans la rue et dans les habitations. N’ayant pas de poubelles, on jette ces mêmes déchets à proximité. », a-t-il déclaré.

Dans les zones où les déchets ne sont pas évacués comme dans les deux réserves situées à Tanghin, il se forme des immondices dont la taille atteint parfois plusieurs mètres. L’ex-directeur de la propreté de la ville de Ouagadougou, Sidi Mahamadou Cissé, a expliqué que la responsabilité incombe à la population de la ville de Ouagadougou de façon générale. Car pour lui, ce n’est pas la commune qui déverse les déchets pêle-mêle sur le territoire communal. Cependant, il a précisé que c’est la population, en l’occurrence, celle qui n’a pas adopté de bons comportements éco-citoyen respectueux de l’environnement qui s’adonne à cette pratique. C’est ce qui transforme et les espaces verts et les ceintures vertes, et les cimetières et les ouvrages de drainage en dépotoir d’ordures, relève l’ex-patron de la propreté urbaine. Par conséquent, poursuit-il, ces mauvaises pratiques sont à l’origine des dépotoirs sauvages que l’on rencontre dans les périphéries de la ville. Pour résoudre ce problème, M. Cissé a fait savoir qu’il faut qu’il ait une prise de conscience individuelle et collective dans tout le Burkina, si l’on veut garantir une propriété dans nos métropoles.

Il est aussi important à notre point de vue, que l’autorités et l’ensemble des citoyens qui s’adonnent à ces pratiques se ressaisissent. De leur côté, les mairies doivent travailler à renforcer leurs capacités en matières de traitement des déchets. Les citoyens quant à eux, devront adopter un comportement responsable en vue de maintenir leur cadre de vie agréable et sain, car cela y va du bien-être de tous.

Delphine Sidbega

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