Toeyibin, un quartier situé dans l’arrondissement 5 de la ville de Ouagadougou végète dans l’insalubrité. Constat.
Il est 15h le vendredi 1er septembre 2023. Toeyibin nous accueille avec l’odeur nauséabonde des eaux usées des ménages et des eaux de pluies stagnantes.
Un grand dépotoir d’ordures fait sa loi au milieu des habitations. Saleté et riverains font bon ménage. Tout porte à le croire.

Pendant que nous pinçions le bout du nez pour se frayer un passage dans ces tas d’ordures, nous apercevons une résidente qui fait de petits sauts en longueur pour éviter les flaques d’eaux usées qui se trouvent devant son domicile.
Elle s’appelle Marie-Claire Tiendrebeogo. Elle habite le quartier depuis plus de 5 ans. Elle raconte: «Je vis dans ce quartier depuis plus de 5 ans. Les eaux de pluie stagnantes et les moustiques sont partout. Je crains pour ma santé et celle de mes enfants ».
Plus loin, un quinquagénaire assis sur sa motocyclette regarde impuissament des enfants jouer dans les flaques d’eau sale.
Alidou Sana est son nom. Il s’exprime, le regard mélancolique : «Nous sommes impuissant face à cette insalubrité. Les enfants ne mesurent pas le danger de ces eaux sales . Nous les chassons mais ils n’écoutent pas.»
Selon lui, ces eaux sales favorisent la prolifération des moustiques qui entraînent des maladies comme le paludisme et le choléra chez les enfants.
A cet effet, il invite les autorités à réagir parce que, dit-il, «c’est un problème de santé publique». Puis, il attire notre attention : «Regardez la nourriture vendue dans cette saleté!» pointant du doigt une vendeuse installée à proximité d’un tas d’ordures.
A qui la faute ?
Selon, Ibrahim Traoré, c’est le manque de caniveaux qui entraîne ces difficultés d’assainissement dans le quartier. Il rejette la responsabilité aux autorités locales.

« La mairie a manqué de jouer son rôle. Elle a permis ce dépotoir d’ordures à ciel ouvert dans notre quartier. Aujourd’hui nous en souffrons. Nous ne savons même pas comment régler ce problème d’insalubrité.» a-t-il ajouté.
Quant à Alima Gouba , elle trouve que cette situation est causée par les riverains eux-mêmes .

«Les gens évacuent les eaux des latrines dans les ruelles , ils jettent les ordures partout sans se soucier des problèmes que cela peut causer. Aucune pratique d’hygiène n’est adoptée par certains habitants de notre quartier. Quand tu veux leur faire savoir que cela n’est pas bien ils vont te menacer.» a-t-elle dit.
Des jeunes de toyibin s’organisent
Certains jeunes du quartier n’ont pas attendu les autorités pour agir face à cette insalubrité grandissante.
Pelle, brouette , râteau à la main Yassine Compaoré et ses amis s’organisent tant bien que mal pour rendre propre Toeyibin la cité insalubre. Cette initiative, « c’est de rendre notre quartier vivable» a dit Yassine Compaoré.

Ceci montre que des jeunes sont conscients et prêts à s’assumer. «En agissant ainsi ,nous allons rendre notre quartier propre et sain.» affirme Yassine Compaoré.
Cependant ils invitent les autorités compétentes à leur venir en aide. «Nous avons besoin d’un système de collecte des ordures efficace et de caniveaux qui soient régulièrement entretenus.» a déclaré Yassine Compaoré.
