L’arrivée des Déplacés internes à Ouahigouya a entraîné la rareté des maisons et donc la flambée des prix des loyers. Actuellement, trouver une maison à louer n’est pas chose aisée. Pour mieux cerner la crise du logement à Ouahigouya, libreinfo.net est allé à la rencontre des locataires et démarcheurs de la cité de Naaba Kango
Par Zacharya Ouédraogo, correspondant dans le Yatenga
En raison de l’insécurité qui a provoqué l’arrivée massive des déplacés internes, il est difficile de se trouver une maison à louer à Ouahigouya à cause de la flambée du prix des loyers.
Pour Ousmane Ouédraogo, démarcheur depuis 2 ans, cette situation est due au fait que certains bailleurs profitent de la situation sécuritaire pour augmenter les loyers afin de s’enrichir. La forte demande de maisons à louer, poursuit-il, a occasionné les coûts exorbitants de loyers
Yabao Yassia qui est dans l’immobilier il y a 3 ans explique : « Nous constatons la montée des prix de loyers à Ouahigouya. Le surpeuplement brusque de la ville est l’une des principales causes du coût élevé des maisons de location ».
Mais il a relevé que : « la rareté des maisons se constate dans les secteurs 1, 2 et au 13, ». Ces secteurs, a-t-il dit, constitués le centre-ville et en raison de l’insécurité tout le monde veut vivre en ces endroits.
En outre, selon son constat, « il y a trop de parcelles non construites » à Ouahigouya qui sont aussi à l’origine de la crise du logement.
« C’est le déplacement massif des populations à Ouahigouya qui fait que les maisons ne suffisent plus et c’est ce qui est à la base de la cherté des maisons à louer » croit savoir Noufou Ouedraogo, locataire au secteur 11 de Ouahigouya.
En effet, il explique que des personnes déplacées internes dorment à la belle étoile et que les bailleurs se disent que même s’ils augmentent le prix du loyer, les locataires n’ont pas le choix que d’accepter.
La situation est devenue si critique au point que les relations entre les locataires et les bailleurs se limitent au paiement du loyer. « Nous n’avons pas de relations avec le bailleur. il te faut être à jour de ton loyer sinon le climat relationnel avec le bailleur risque fort de se détériorer. » a fait savoir Noufou Ouédraogo, locataire au secteur 11 de Ouahigouya.
Avant la crise sécuritaire, informe-t-il, dans tous les 15 secteurs de la ville, la maison chambre et salon coûtait entre 7500 et 10 000 F.CFA et une maison 2 chambres et un salon était entre 15 000FCFA et 20 000 F.CFA.
Pour ce qui concerne les cours uniques, elles coûtaient entre 25 000 et 35 000 F.CFA.
Présentement, dit-il, le prix d’une chambre-salon comportant une douche interne, carrelé, se situe entre 20 000 FCFA et 45 000 F.CFA et les cours uniques de 2 chambres et un salon se louent entre 50 000FCFA et 60 000 F.CFA.
Et, il « faut nécessairement disposer de deux mois de loyers de caution et d’un mois ou d’un demi-mois de loyer comme commission pour les frais de démarche.» ajoute-t-il.
Pacodé, déplacé interne de Tougou, vivant au secteur 1 de Ouahigouya depuis deux ans, nous apprend que, partout dans la ville, il est difficile de trouver une maison à louer à cause du déguerpissement des populations des villages environnants. Ainsi, selon lui, les loyers sont devenus exorbitants.
Le déplacé interne de Tougou en appelle à la solidarité envers les personnes déplacées internes en ces termes : « Je connais bien de personnes qui sont dans cette situation ( …) ceux qui viennent à Ouahigouya n’ont pas souhaité être dans cette situation. J’invite les bailleurs à plus de solidarité envers les personnes déplacées.»
Certains bailleurs n’ont pas changé le prix des loyers
Ousmane Ouédraogo, bailleur de plus d’une dizaine de cours à Ouahigouya, précise que pour le moment , il n’a pas augmenté ses loyers. « Les chambres-salons sont louées entre 12 500 F à 15 000 F.CFA, les 2 chambres-salons sont louées entre 20 000 et 25 000 F.CFA et les cours uniques entre 35 000 et 45 000 F.CFA. » dit-il
Awa Ouédraogo qui est propriétaire d’un célibatérium de 11 portes au secteur 1 de Ouahigouya informe : « Après le décès de mon mari en 2012, j’ai toujours maintenu les mêmes loyers.» Elle conseille : « soyons humains et reconnaissants, ne profitons pas du malheur des autres pour se faire de la fortune ».