La Chine est définitivement débarrassée du paludisme, a annoncé l’OMS ce mercredi 30 juin 2021. Le pays n’a pas signalé un seul cas de transmission de paludisme local depuis 2017. Alors qu’elle recensait 30 millions de cas par an dans les années 1940.
Par Abdoul Wahab Mandé, Stagiaire
C’est officiel, la Chine est désormais le 40e territoire à obtenir cette validation de la part de l’Organisation mondiale de la santé. Les derniers en date étaient le Salvador en 2021 ainsi que l’Algérie et l’Argentine en 2019. Elle devient le premier pays de la région du pacifique occidental à recevoir cette certification 30 ans après celle de l’Australie en 1981, Singapour en 1982 et Bruneï en 1987.
Après 70 ans de lutte, la Chine est officiellement parvenue à éradiquer cette maladie parasitaire appelée aussi malaria transmise par un moustique (anophèle). « Nous félicitons le peuple chinois pour avoir débarrassé le pays du paludisme », a déclaré le 30 juin 2021, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreysus.
« Ce succès durement gagné est le fruit de plusieurs décennies d’actions ciblées et durables », a poursuivi le directeur général de l’OMS.
Selon le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Wang Wenbin, l’élimination du paludisme en Chine est une contribution majeure à la santé humaine. « L’élimination du paludisme est une contribution majeure de la Chine à la santé humaine et au progrès des droits de l’Homme dans le monde », estime-t-il.
Une rude bataille pendant des années
C’est dans les années 1950 que la Chine a commencé par identifier les endroits où le paludisme se propageait et à le combattre avec des traitements préventifs antipaludéens, a relevé l’OMS.
Le pays a aussi éliminé les zones favorables à la reproduction des moustiques. Il encourage ainsi l’utilisation d’insecticides dans les logements. C’est en 1967 que la Chine a lancé un programme scientifique pour trouver de nouveaux traitements sur le paludisme. Ce qui a conduit à la découverte dans les années 1970 de « l’artémisinine », le principal médicament contre la maladie extrait d’une plante.
Une découverte qui a permis la chute des nombres de cas à 117 000 avant la fin des années 1990 et la réduction du nombre de décès de 95 %. Des efforts supplémentaires engagés en 2003 ont permis de descendre autour de 5 000 contaminations par an.
Dans son rapport 2020 sur le paludisme dans le monde publié en novembre, l’OMS a constaté que les progrès dans la lutte contre la maladie sont restés constants. En 2019, il y a eu 229 millions de cas de paludisme, un niveau qui se maintient depuis quatre ans.
Cette maladie parasitaire qui se transmet par le moustique anophèle, a fait plus de 400 000 morts en 2019, dont plus de 90% des décès sont enregistrés en Afrique. Et il concerne en grande majorité de jeunes enfants dont environ 265 mille.
L’université d’Oxford, développeur d’un vaccin contre le paludisme a annoncé en avril 2021, qu’il a mis en place un vaccin qui est en phase d’essai en Afrique. Ce vaccin a démontré son efficacité à 77%, qui est jusqu’ici inégalé. Ce sérum pourrait être approuvé dans les deux ans à venir, a indiqué l’initiateur du vaccin.