C’est une véritable révolution industrielle que le président béninois, Patrice Talon, a lancé dans son pays à travers plusieurs chantiers de développement, de formation professionnelle et de transformation structurelle des matières premières du pays. Libreinfo.net a visité avec plusieurs autres médias de la sous-région, le mercredi 2 août 2023, le lendemain de la fête nationale, le grand complexe industriel du pays, situé à Glo-Djigbé, à 40 km de Cotonou, la capitale béninoise. À terme, cette zone industrielle devrait être l’un des poumons économiques le plus important du pays.
Par Hakim Hien, depuis Cotonou
C’est un géant complexe industriel très moderne qui vous accueille à Glo-Djigbé, la zone industrielle, située peu après la commune d’Abomey-Calavi. Ce complexe industriel dont les travaux ont été lancés en 2018 et la mise en œuvre a débuté en 2021 est un énorme projet bâti sur 1640 hectares.
Elle va abriter des industries (agro-alimentaire, matériaux de construction, emballage, automobile, industrie pharmaceutique et montage électronique), des logements d’au moins 50.000 personnes, des centrales électriques, des infrastructures bancaires, une zone commerciale, un guichet unique de tous les services de l’administration publique ( Douanes, impôts, commerce etc.)
« Nous voulons offrir toutes les facilités aux investisseurs qui veulent s’installer dans cette zone pour son business avec un guichet unique pour traiter tous les problèmes», explique Létondji Beheton, directeur général de la société d’Investissement et de promotion de l’industrie (SIPI-Bénin S.A.). Actuellement, la première phase entièrement aménagée est de 400 ha.
Une seconde phase d’aménagement sera lancée rapidement au regard de la forte demande de terrains des investisseurs , nous disent les premiers responsables de la zone industrielle.
C’est un projet ambitieux et très séduisant. Selon les premiers responsables qui pilotent ce vaste projet qui ambitionne de révolutionner l’industrie du pays, plusieurs activités vont s’exercer sur le site. Il s’agit surtout de la formation professionnelle des jeunes, de la transformation des matières premières à la commercialisation.
Les milliers de jeunes qui seront issus des centres de formation professionnelle y viendront pour leurs stages pratiques. Ils constitueront à la fois une main d’œuvre qualifiée pour les sociétés qui se mettent en place.
Convaincu que la disponibilité des ressources humaines est un facteur essentiel dans l’attraction des investisseurs, le Bénin mise beaucoup sur la formation professionnelle.
Déjà six mille personnes surtout des jeunes travaillent chaque jour dans les premières sociétés de la zone industrielle de Glo-Djigbé.
Le Bénin veut transformer ses matières premières et avoir un contrôle sur la quantité réelle de ses productions. « Notre volonté est de transformer la totalité de tout ce que nous produisons au Bénin », explique Létondji Beheton.
C’est avec fierté que monsieur Beheton affirme, « il y a une transformation radicale de notre économie qui est en cours» et il poursuit en ces termes, «nos productions n’échapperont plus à nos frontières. Nous avons pris les dispositions pour protéger notre matière première agricole».
La concrétisation du «made in Bénin»
Le Bénin produit essentiellement la noix de cajou; le soja; l’ananas; le maïs; la graine de palme ; les noix de karité et le coton (premier pays africain producteur). Toutes ces matières vont être transformées dans la zone industrielle de Glo-Djigbé. Déjà, l’industrie du textile et de la noix de cajou fonctionnent à merveille.
Une visite guidée dans la société de production du textile nous a permis de voir un travail à la chaîne mené essentiellement par des jeunes béninois, c’est d’ailleurs l’une des vocations de Glo-Djigbé industrie qui prévoit de créer 80% d’emplois locaux.
« Ici, 100% du personnel est béninois et les superviseurs qui viennent sont entrain de former des Béninois qui vont les remplacer après et ils vont repartir », raconte Laurent Gangbes, directeur général de l’Agence de promotion des investissements et des exportations (APIex).
Au moins 1000 jeunes sont employés dans l’unité de production du textile. Elle livre déjà des commandes à des grandes sociétés de distribution comme Children place aux États-Unis et les discussions se poursuivent avec d’autres grandes sociétés comme Ralph Lauren Polo; H&M etc., selon le directeur général de la SIPI, monsieur Beheton.
«Avant la fin de l’année, nous allons pouvoir produire 36 millions de pièces de vêtements dans cette usine. Nous allons les livrer sur le marché international aux États-Unis, en Europe et en Afrique », foi du directeur général de la SIPI-Bénin
Il ajoute avec enthousiasme « désormais ,c’est très important de savoir que le Bénin est un pays qui produit des vêtements de qualité qui respectent les normes qui sont très exigeantes en Europe et aux États-Unis», a dit Létondji Beheton, directeur général de la SIPI-Bénin.
Dans une unité de production de la noix de cajou, le constat est le même. Les jeunes sont à l’œuvre devant des machines qui tournent en boucle, de la salle de tri des noix jusqu’à la transformation finale et emballage.
C’est un travail impressionnant avec des quantités de production énorme. « Nous sommes dans une unité de production de 200 000 tonnes sur une totalité de produit de 350 000 tonnes. Ce sont des sociétés importantes, de grandes surfaces de distribution en Europe et aux États-Unis qui importent ces produits», explique le DG Laurent Gangbes
Zone industrielle de Glo-Djigbé, une fierté pour le Bénin
Le pôle économique de Glo-Djigbé est un projet majeur qui tient à cœur au chef de l’Etat béninois. Tout le projet évolue à un rythme très avancé. « C’est une course contre la montre», nous disent le duo Laurent Gangbes et Létondji Beheton qui pilote les travaux. C’est avec passion et dévouement qu’ils vous racontent les ambitions et opportunités du grand projet.
Le directeur général de l’APIex, Laurent Gangbes affirme que « tout ce travail est le fruit de la vision du chef de l’Etat Patrice Talon, et de la stratégie mise en place par le gouvernement de la République du Bénin pour faire en sorte que cette vision du chef de l’Etat devienne une réalité. L’idée qui sous-tend tout cela, c’est la création d’emplois pour les jeunes de ce pays. À terme, nous attendons de créer au moins un million d’emplois».
Le Président Talon est visiblement heureux de ce projet. « A Glo-Djigbé, dans la Zone Industrielle, c’est déjà plus de 6000 jeunes béninois qui sont employés. La GDIZ est un hub attractif par lequel l’État marque son retour pertinent et son rôle moteur dans la promotion de l’industrialisation», affirme le président Patrice Talon.
Cette zone industrielle est réalisée par la société ARISE en partenariat avec l’Etat béninois qui contribue à 35% au financement. La production de l’électricité et son coût sont un défi pour les responsables de la zone industrielle, qui veulent le vendre aux investisseurs à un coût très bas de 46 à 49 FCFA le kilowatt.