L’ancien Directeur général de la police nationale Paul Sondo a présenté à la presse le samedi 26 novembre 2022 son troisième ouvrage intitulé « De la mendicité aux opportunités ou aux enfers ». C’est un livre qui lève le voile entre un éventuel rapport de la mendicité et de l’insécurité au Burkina Faso dans les grandes villes surtout à Ouagadougou, dans la capitale burkinabè.
Par Elza Nongana
Paul Sondo est un Contrôleur général de la police nationale. Il fut également le Directeur général de police nationale et des écoles de police. A la retraite depuis quelques années, Paul Sondo a écrit plusieurs ouvrages dont le dernier « De la mendicité aux opportunités ou aux enfers » a été dédicacé le samedi.
Dans cet essai littéraire, l’ancien Directeur Général de la Police nationale évoque le phénomène de la mendicité dans les grandes villes du pays surtout à Ouagadougou.
A travers l’œuvre, l’auteur désire lancer une alerte aux autorités sur les différentes formes de mendicité et particulièrement sur la mendicité qui peut alimenter le terrorisme.
Ce livre présente le profil des différents mendiants que l’on rencontre dans la société burkinabè actuellement. L’auteur reconnait, qu’il y a des mendiants reconnus par la société sous l’angle culturel ou religieux. En exemple, il cite les handicapés et les mères des bébés jumeaux. Pour Monsieur Sondo, l’aumône à cette catégorie de personne est tout à fait normale même si la loi interdit la mendicité.
Cependant, l’ancien patron de la police nationale, se montre inquiet dans son ouvrage vis-à-vis d’une autre forme de mendicité qui se développe dans les villes. Il s’agit selon lui des mendiants de « luxe » qui n’ont pas d’handicape physiquement ou culturellement mais qui arborent fièrement de beaux habits pour quémander aux abords des routes.
Ils s’enrichissent sur la base de l’aumône. L’auteur de l’ouvrage «De la mendicité aux opportunités ou aux enfers » dénonce dans son œuvre cette pratique de la mendicité et interpelle l’Etat à prendre ses responsabilités.
Monsieur Paul Sondo se demande dans son œuvre pourquoi c’est toujours des femmes et des enfants qui mendient ? Où sont les maris de ces femmes ? Que deviennent ces enfants lorsqu’ils grandissent ? Et où va l’argent que ces mendiants reçoivent ? Et si les fonds collectés aux abords des routes sont destinés à financer des activités terroristes, s’interroge-t-il.
Il explique que certains mendiants s’adonnent à des tontines sans pour autant mettre en place des activités génératrices de revenu. Et pour M. Sondo, les mendiants peuvent être des complices et non des victimes.
Selon l’auteur, l’intérêt de ce livre est d’interpeller les autorités sur les différentes formes de mendicité qui se développent avec les conséquences que celles-ci peuvent avoir sur la sécurité.
Il y’a nécessité de recadrer certains types de mendicité qui peuvent alimenter l’insécurité comme le terrorisme, dit-il. L’ancien Directeur général de la police nationale explique dans son livre que : « des mendiants se sont transformés en criminels sous le couvert de cette activité. Des mendiants ont pu infiltrer des systèmes pour le démolir ou le désorganiser ».
Monsieur Sondo ajoute que : « Des mendiants sont utilisés pendant des guerres ou de conflits sociaux pour infiltrer l’ennemi et mener des actions nocives »
En homme averti de la sécurité, il précise que «la mendicité telle que pratiquée dans notre pays, si on n’y prend garde peut engendrer de graves troubles au niveau socio-économiques à même de désorganiser profondément le fonctionnement de l’Etat».
«Alors l’Etat doit trouver des mécanismes appropriés pour bien l’encadrer s’il veut maîtriser la stabilité de ses institutions », prévient Paul Sondo dans son nouveau livre.
Agé de 66 ans, Paul Sondo, ancien directeur général de la police nationale et des écoles de la police est aujourd’hui promoteur d’un cabinet d’étude dénommé « Conseil consultatif en Gouvernance et en sécurité », il a publié en 2017 « L’aube du sort sacré » et en 2019 « Le Crépuscule du sort sacré ».