Le Premier ministre Apollinaire Kyélem de Tambèla a présidé, ce mardi 9 juillet 2024 à Ouagadougou, la session ordinaire du Comité national de pilotage des pôles de croissance (CNPPC). La session a porté sur la problématique du financement pérenne et endogène des pôles de croissance.
C’est sous le thème « Développer une stratégie de mobilisation des ressources financières pour le financement pérenne et endogène des pôles de croissance en vue d’accroître la souveraineté nationale » que la session ordinaire 2024 du CNPPC s’est tenue ce mardi 9 juillet 2024 à Ouagadougou.
À cette occasion, le Premier ministre burkinabè, Apollinaire Kyélem, a exhorté les acteurs nationaux à explorer des mécanismes de financement endogène pour assurer la pérennité des pôles de croissance du pays.
Le Premier ministre a souligné la nécessité de revoir le modèle économique actuel qui s’appuie beaucoup sur les financements extérieurs. « Il nous faut revoir l’élaboration de nos projets. Il faut confronter les différentes données au niveau des financements de nos projets et choisir le moins cher et le plus efficace. Plus les sommes sont élevées, plus les gens qui déposent les projets ont leur part là-dedans », a-t-il déclaré.
Le Premier ministre a également évoqué la baisse de l’appui des partenaires financiers et techniques (PTF) dans le financement des pôles de croissance, expliquant cette situation par le contexte sécuritaire difficile du pays et par le changement des priorités géopolitiques de certains partenaires.
« Cet état de fait a eu pour conséquence un retard dans l’opérationnalisation du modèle de croissance dans la mesure où la réalisation des infrastructures critiques et des services essentiels par l’État est restée insuffisante pour attirer le secteur privé », a-t-il affirmé.
Face à ces défis, Dr Kyélem a plaidé pour un changement de paradigme, appelant à explorer des sources de financement endogène pour assurer l’autonomie du Burkina dans la construction des pôles de croissance.
Il a, par ailleurs, révélé que de 2011 à 2023, un montant total de 248 462 402 732 francs CFA a été investi dans le développement de quatre pôles de croissance (Bagrépôle, Souroupôle, l’agropôle de Samendeni et le technopôle pharmaceutique de Kokologho), dont 42,12% provenant de l’État burkinabè.
La session du CNPPC a permis de réfléchir aux différentes options de financement endogène, notamment la mise en place d’un fonds souverain, le développement du partenariat public-privé (PPP) et la promotion de l’investissement local.
Le gouvernement burkinabè espère que ces nouvelles stratégies permettront de mobiliser les ressources nécessaires pour assurer le succès des pôles de croissance et ainsi stimuler la croissance économique, la création d’emplois et la réduction de la pauvreté dans le pays.