Le secrétaire général de l’Union police nationale(UNAPOL), Moussa Palm, commissaire principal de police, a animé un point de presse le mardi 18 mai 2021 à Ouagadougou. L’objectif de cette conférence est d’attirer l’attention du ministre en charge de la Sécurité sur les préoccupations de la police nationale. Le secrétaire général a mis en garde leur ministère de tutelle au cours de la conférence.
Par Rama Diallo, stagiaire
L’UNAPOL affirme avoir transmis une vingtaine de lettres au ministre en charge de la Sécurité entre novembre 2020 et avril 2021 pour faire part des préoccupations de la police et des policiers.
Le secrétaire général du syndicat, Moussa Palm a ajouté que le 1er novembre 2020, le 15 février et le 13 avril 2021 le ministre a rencontré le syndicat. Le temps d’échanges cumulé des trois rencontres n’a pas excédé une heure de temps.
L’UNAPOL par la voix de Moussa Palm, met en garde tous ceux qui s’opposent à la décision de la justice qui est de réintégrer les 16 policiers licenciés en octobre 2019.
Selon le secrétaire général, le ministre justifie la non réintégration des 16 policiers par le fait que la décision venait du gouvernement, tantôt que la décision venait du premier ministre où encore d’un mentor du parti au pouvoir dont il refuse de citer l’identité.
D’après Moussa Palm, l’armement et les équipements pour le combat demeurent une préoccupation majeure de la police nationale. Il a expliqué que des demandes en armement ont été formulées pour renforcer des positions frontalières tenues par la police afin de sécuriser ces parties du territoire et les populations qui y vivent.
A en croire le conférencier, les demandes n’ont pas été satisfaites car pour lui, l’on continue de faire la politique de l’autruche et ce jusqu’au jour où la situation deviendra d’avantage compliquée.
Il a justifié cet état de fait par l’interrogation suivante: « admettez- vous qu’un domaine aussi sensible que la sécurité soit gérée par des cadres n’ayant pas d’expérience professionnelle dans la gestion du personnel du ministère de la sécurité ? eh bien, c’est ce qui se passe dans notre ministère ».
Le syndicaliste poursuit en signifiant que les moyens alloués aux opérations ont été réduits. Pour lui, le moment est mal choisi pour diminuer les moyens. Selon Moussa Palm, le taux du carburant servi aux unités d’intervention dans le cadre des opérations de sécurisation du pays est passé du simple au tiers.
Le commissaire principal, déclare que les véhicules qui nécessitent du carburant de 15 000 francs, il ne leur est servi que 5 000francs, les motos qui ont besoin de 5000 francs de carburant ne reçoivent que 2000 ou 3000 francs. Il estime que ces taux sont très dérisoires au regard des activités. Moussa Palm, a informé que souvent les chefs sont obligés d’emprunter du carburant pour les interventions urgentes.
Lors de la conférence, le nouveau secrétaire général s’est indigné du fait que leur ministre ne connaît pas certains locaux de la police.
Concernant la gestion des fonds, le commissaire a martelé que le ministère de la sécurité préfère gérer directement les ressources de la sûreté de l’Etat, en lieu et place des services opérationnels de renseignements, qui font tous les jours des pieds et des mains pour veiller à l’information du gouvernement sur tous les sujets d’intérêt national y compris sur la dynamique du terrorisme.
Pour terminer, Moussa Palm accuse le ministre de créer une structure fantôme de sûreté de l’Etat à son cabinet. Pour lui, cette structure a un seul but, c’est pour justifier la dissipation des fonds passés, en cours et à venir.
Le secrétaire général a crié son ras- le- bol et prévient leur ministre de tutelle « L’UNAPOL dit non, s’en est assez ! dans les jours à venir si le ministre ne réagit pas, nous allons nous faire entendre », a-t-il conclut.