Le gouvernement burkinabè a décidé, le 9 août 2023, en conseil des ministres, du port du Faso Dan Fani, dans tous les établissements publics et privés d’enseignement post-primaire et secondaire de certaines communes urbaines.
Par Nicolas Bazié
Le port du Faso Dan Fani commence dès la rentrée scolaire 2023-2024. Et, ce sont les établissements publics et privés d’enseignement post-primaire et secondaire des communes urbaines de Koudougou, de Bobo-Dioulasso, de Ouagadougou et de la commune rurale de Sabou qui sont concernés selon le gouvernement.
Cela « se fera tous les lundis, jours de la montée des couleurs. Le choix du motif et des couleurs est laissé à l’appréciation de chaque établissement scolaire», informent les autorités de la Transition.
Cette décision n’est que la mise en œuvre des recommandations qui avaient été faites lors d’un forum national en mai 2023. En effet, à cette rencontre, les participants avaient exprimé leur volonté de voir l’implémentation effective du Faso Dan Fani en milieu scolaire à partir de l’année scolaire 2026-2027.
Cependant, ils avaient souhaité voir un projet pilote dès la rentrée 2023-2024.
On se rappelle que le 11 décembre 2017, à Gaoua, chef-lieu de la région du Sud-Ouest, à l’occasion de la fête de l’indépendance, quelques éléments des Forces armées nationales avaient amorcé une initiative intéressante en portant le Faso Dan Fani comme tenue d’apparat.
Le Burkina Faso s’est engagé à valoriser et protéger la production textile artisanale locale, en particulier l’étoffe Faso Dan Fani, aujourd’hui labellisée.
C’est dans les années 1980, à partir de l’accession au pouvoir de Thomas Sankara, que débute véritablement la valorisation de ce pagne tissé qui s’est inscrit, à l’époque, dans un programme national de promotion des produits locaux.
Depuis 2019, le ministère du Commerce et de l’Artisanat burkinabè, poussé par des acteurs du secteur, a déclenché un processus de labellisation du pagne tissé traditionnel Faso Dan Fani, qui signifie littéralement « pagne tissé de la patrie » en langue dioula, et symbole de la révolution sous Thomas Sankara.
Au-delà de l’histoire, ce tissu à base de fil de coton lourd, non génétiquement modifié, est un produit stratégique pour le Burkina Faso.