Le parti de Roch Kaboré,le MPP a tenu son 3è congrès ordinaire le 7 mars 2020 au palais des sports de Ouaga 2000. Le congrès a réuni des milliers de partisans venus de divers horizons.L’un des moments clé était la désignation du président du parti dont Simon Compaoré dirigeait l’intérim depuis longtemps. L’on savait que des cadres avaient l’ambition d’occuper ce poste mais sans grande surprise peut-être par consensus Simon Compaoré a été confirmé à la tête du MPP.
Tebguere (Simon Compaoré) a soulevé sa chose sans coup férir. Les partisans de Bala auront tenté, mais l’ancien maire de Ouagadougou est resté indéboulonnable. Bala(le président de l’Assemblée nationale) lui-même a été obligé de clarifier sa position dans le parti au cours de la première session du bureau politique nationale(BPN) le 08 février dernier. Alassane Bala Sakandé a ainsi rejeté les allégations qui l’impliquent dans la création d’un parti nouvellement créé. Le successeur de Salifou Diallo a donc réaffirmé son appartenance et sa fidélité au MPP. La suite est connue. Mais en vérité, ils sont nombreux ceux qui n’avaient pas parié gros sur la cohésion du parti, sans que des cadres et non des moindres ne s’en aillent après le décès de Salifou Diallo qui savait « gérer les gens ». Alors que Simon ne « donne pas » parlant des espèces sonnantes et trébuchantes.
L’autre équation à résoudre c’était la gestion des cadres pour ne pas dire les inconditionnels de Salifou Diallo (ancien président de l’Assemblée nationale et ex président de l’Assemblée nationale) ou ceux qui ne juraient que par lui. Comment faire en sorte qu’ils soient rassurés ? Surtout que beaucoup lui doivent leur poste de responsabilité ? A côté d’une telle situation, se posait la question du rajeunissement du parti, car entre la vieille garde se présentant comme les gardiens du temple, (incarné par Simon Compaoré, Émile Pargui Paré et compagnie) qui accusent les jeunes d’être pressés alors qu’ils manquent d’expérience et la jeune génération représentée par le président de l’Assemblée nationale(PAN), c’est une véritable guerre de tranchées qui se mène dans l’ombre. Sans oublier la bagarre du gouvernement tout politique voulu par Émile Paré qui constitue une pomme de discorde au MPP.
Mais envers et contre tout, l’enfant de Mankougdougou aura tenu. C’est son heure. Mais en dépit de tout, il faut lui reconnaître son mérite. Ancien puissant deuxième Vice-Président du CDP, bouillonnant maire de Ouagadougou, l’homme qui a régné sur l’Association des Municipalités du Burkina Faso(AMBF) a des atouts indéniables. Même s’il porte de façon visible ne serait-ce que par la démarche les séquelles d’une longue vie de militantisme politique et de travail acharné pour le développement. Transfuge du CDP avec ses 74 autres camarades le 4 janvier 2014, Simon Compaoré puisque c’est de lui qu’il s’agit a formé avec le défunt Salifou Diallo et Roch Kabore, le fameux trio RSS( Roch Salif Simon). Les deux premiers ont déjà présidé aux destinées du MPP à sa création jusqu’en novembre 2015 où il a été Président du Faso ; Salif alors, premier vice-président assurera l’intérim jusqu’au congrès de mars 2017 où il a été officiellement installé dans ses fonctions de président du MPP. A la suite de son décès le 19 août, Simon assure l’intérim en attendant le congrès. Entre temps, des voix se sont levées pour dénoncer le trop intérim. Maintenant c’est fait. La boucle est désormais bouclée, les 3 fondateurs majeurs de l’entreprise MPP ont eu leur heure de présidence à la tête du parti. Et Simon a de vrais défis à relever: faire réélire Roch Kabore et assurer la cohésion du parti, même en cas de victoire de Roch Kabore au soir du 22 novembre 2020.