Des candidats à l’élection présidentielle de novembre 2020 au Burkina, se sont engagés à travers la signature d’un mémorandum, à prendre en compte les inégalités dans leur programme de gouvernance. Cette campagne de plaidoyer sur la réduction des inégalités est initiée par la coalition d’une trentaine d’organisations de la société civile (OSC). Ce sont principalement, le Secrétariat permanent des organisations non gouvernementales (SPONG), l’association des femmes juristes du Burkina Faso(AFJ-BF), le Balai citoyen et la Confédération paysanne du Faso (CPF). La cérémonie de signature est intervenue ce 25 septembre 2020 à Ouagadougou.
Par Siébou Kansié
Le Burkina Faso est le 182e pays sur 189, selon l’Indice de développement humain de 2019 avec 30% de diminution de bien-être des populations liés aux inégalités. Toujours au Burkina,88% des enfants déplacés internes n’ont pas d’acte de naissance et n’ont pas également une existence officielle. Aussi, un garçon vivant en milieu urbain a 27 fois plus de chances de terminer son éducation secondaire qu’une fille résidente au même endroit. Ce sont autant d’inégalités recensées à l’issue d’une étude et consignées dans un mémorandum remis aux candidats à l’élection présidentielle et qui décident d’intégrer ces facteurs dans leur programme de gouvernance.
Ces inégalités selon la coalition d’OSC, annihilent les efforts déployés dans la lutte contre la pauvreté, d’où ce plaidoyer auprès du politique pour mieux prendre en charge la question.
Dix candidats à l’élection présidentielle ont marqué leur accord de travailler à réduire ces inégalités à travers des décisions politiques fortes, quand ils seront élus président du Burkina Faso. Chacun des dix candidats dont neuf ont été à la signature d’un manifeste dit « des 9 engagements sur les inégalités. »
« Nous nous engageons à faire en sorte qu’aucun Burkinabè ne soit laissé sur le bord du chemin », c’est l’engagement solennel pris par les candidats signataires du mémorandum afin de contribuer à la réduction des inégalités au Burkina Faso.
Il s’agit notamment de Tahirou Barry du Mouvement pour le changement et la renaissance (MCR) ; du représentant de Roch Kaboré du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) ; d’Eddie Komboïgo du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) ; d’Ambroise Farama de l’Organisation des peuples africains Burkina Faso (OPA-BF) ; de Monique Yéli Kam du Mouvement pour la Renaissance du Burkina Faso (MRB); du représentant de Zéphirin Diabré de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) ; de Kadré Désiré Ouédraogo de Agir ensemble ; de Noël Gilbert Ouédraogo de l’Alliance pour la démocratie et la fédération rassemblement démocratique africain (ADF-RDA), d’Abdoulaye Soma du Soleil d’Avenir et de Yacouba Isaac Zida du Mouvement patriotique pour le salut (MPS) absent à la cérémonie.
Les leviers selon la coalition des OSC sur lesquels le futur président doit actionner pour faire de la lutte contre les inégalités une réalité, sont : l’éducation publique universelle gratuite, de qualité et accessible pour tous avec un accent sur l’éducation préscolaire, l’enseignement et la formation technique professionnelle,l’instauration d’un système de santé et de protection sociale qui réduise l’écart entre les plus riches et les plus démunis; la mise en place des politiques fiscales plus progressives.
La trentaine d’OSC engagées dans cette lutte dit travailler dans la neutralité pour que le candidat qui prendra en compte les besoins des populations soit élu. « Nous ferons des campagnes de sensibilisation, de mobilisation des citoyens afin que leur vote aille à l’endroit de ceux qui prennent en compte leurs préoccupations. », a déclaré Adama Koné,Secrétaire permanent de l’ONG SPONG devant les candidats à l’élection présidentielle.
« Nous allons vous suivre pas à pas, décortiquer votre vos programmes et vos discours pour interpeller et informer le grand public, juste pour que nul ne soit oublié dans la marche de notre pays », a promis la coalition des OSC.
Ces structures de la société civile engagées dans cette lutte, sont accompagnée par l’ONG Oxfam et l’Ambassade Royale du Danemark à travers le programme Danida.