Dans une correspondance de l’opposition dont Libreinfo a eu copie, le Front pour l’inclusivité et la transparente de l’élection (Fite) demande à la France de se tenir à bonne distance des affaires sénégalaises. C’est à travers une lettre ouverte adressée au Président français, Emmanuel macron.
Les membres du Front pour l’inclusivité et la transparente de l’élection (Fite) à savoir Mimi Touré, Abdourahmane Diouf, Cheikh Tidiane Dièye et Cie, reprochent au Président Français, Emmanuel Macron, son immixtion dans les affaires du Sénégal.
Ils lui reprochent notamment son ingérence « malencontreusement dans la politique intérieure du Sénégal, par un déferlement d’éloges, et particulièrement en reconnaissant que la démocratie s’exercerait comme elle doit s’exercer ; qu’il y aurait des compétiteurs ; ils sont multiples ».
Les membres du Front s’indignent contre ces « lauriers que vous lui avez tissés, lors du Forum de Paris, tenu les 11 et 12 novembre 2023. Nous avons d’autant été touchés dans notre dignité, que vous l’avez, de fait, nommé, Envoyé spécial et président du comité de suivi du Pacte de Paris pour la Planète et les Peuples(4P) ».
Ils estiment que l’on aurait dû prendre connaissance, lit-on dans la lettre ouverte, du rapport de 2021 de la Mission d’Evaluation du Processus Électoral par un cabinet d’audit indépendant.
« Votre information pourrait être complétée par le rapport de 2022, de la Mission de l’Union Européenne de suivi électoral au Sénégal. Et celui du Département d’État Américain de 2023», affirme le Fite.
Le front ajoute : « Le bilan de celui que vous reconnaissez pour un démocrate fait état de cent (100) manifestants tués par balles, entre mars 2021 et juin 2023 ( …) et aucune enquête officielle n’a été menée, pour identifier et sanctionner les auteurs et leurs commanditaires en dépit des engagements du gouvernement. »
« En ce moment, plus de 1012 détenus politiques se trouvent dans les prisons, dont Ousmane Sonko, principal leader de l’opposition, maire de Ziguinchor et candidat à l’élection présidentielle de février 2024 », dénoncent les membres du le Front pour l’inclusivité et la transparente de l’élection (Fite).
Ils expliquent qu’au même moment, le candidat à l’élection présidentielle de sa coalition politique parcourt « allègrement le pays, en utilisant les ressources et les moyens logistiques de l’État.»
Le front informe par ailleurs qu’à la répression physique sans précédent, est venue s’ajouter une répression judiciaire et administrative.
Mais les membres du front disent ne pas pouvoir s’abstenir d’évoquer « l’un des actes de Macky Sall, les plus gros de danger pour la stabilité et la paix du Sénégal. Il s’agit du refus de la (DGE), Direction Générale des Élections, de délivrer les fiches de parrainage pour l’élection présidentielle de 2024, au mandataire du candidat Ousmane Sonko. »
Ils indiquent que la DGE, persiste dans son refus, en dépit d’une ordonnance du tribunal d’instance, demandant que le candidat Ousmane Sonko soit réinscrit dans les listes électorales de la région de Ziguinchor, ainsi dans le fichier général des élections.
En tout état de cause, « la prudence devrait être de rigueur, dans la mesure où l’idée selon laquelle Amadou Ba est le candidat de la France est très répandue dans l’opinion publique sénégalaise » expliquent les membres du Front.
« En ce qui nous concerne, nous ne saurions brader notre souveraineté au nom de prébendes et autres faveurs, moralement contraires à nos valeurs sénégalaises et africaines. La France et le Sénégal sont des pays amis, liés par une partie de leur histoire », indiquent-ils.
Et de conclure : « Notre coopération séculaire devrait se poursuivre dans l’intérêt de nos deux Etats, soutient le front qui insiste sur le fait que nous devrions nous abstenir de certaines ingérences mal venues, susceptibles d’assombrir le futur de notre coopération. »