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Présidentielle: à Garango, les populations veulent la paix et des centres de formation professionnelle

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Depuis le 31 Octobre 2020, les candidats à l’élection présidentielle et aux législatives sillonnent les différentes localités du pays pour la conquête de l’électorat. A Garango, dans la province du Boulgou, région du Centre-Est, l’effectivité de la campagne électorale se constate à travers les affiches des différents partis. Les populations disent attendre les candidats pour leur soumettre leurs doléances. Quelques habitants se sont confiés à Libre info ce 5 novembre 2020 lors de notre passage dans la localité.

Par Etienne Doly, Stagiaire de retour de Garango

Le grand souhait des populations de Garango c’est d’abord des élections apaisées et transparentes. Pour elles, les militants des différents partis doivent cultiver la cohésion et le pardon afin de contribuer à la promotion de la paix à cette période électorale. « Il y a des gens qui se permettre de se promener pour déchirer les logos de certains partis et cela n’est pas bien »explique Dieudonné Bambara, habitant de Garango.

Selon les populations, ce qui les unis va au-delà des élections parce qu’elles sont passagères:« il faut que les gens comprennent que la campagne ce n’est pas palabre » martèle  Jean Bambara. Ces populations souhaitent que le meilleur gagne. « Nous souhaitions le fair play électoral. Il ne faudrait pas que la politique vienne nous diviser. Que tout un chacun comprenne que nous sommes des adversaires et non des ennemis »,ajoute Mahmoudou Zèba, enseignant.

La préoccupation majeure des populations c’est la question sécuritaire. Elles souhaitent le rétablissement de la sécurité. Le candidat qui sera élu doit donc en faire sa priorité. « Il ne faut pas qu’il ait trop de morts encore comme les cinq ans passés », souhait de Jean Bambara. Selon des habitants de Garango, c’est avec impuissance qu’ils assistent aux assassinats de leurs frères: « On tue nos frères, on n’est pas content mais on ne sait pas quoi faire. On ne veut que la paix pour le Burkina. Tout le monde ait la paix »selon Dénis Bambara, mécanicien.  Ils lancent un appel au candidat qui sera élu au soir du 22 novembre à trouver des moyens pour bouter le terrorisme hors des frontières burkinabè:« Depuis 2015 le Burkina connait une situation sécuritaire très précaire. Nous souhaitons que ce volet soit priorisé et que les différents candidats développent de bonnes stratégies de lutte contre le terrorisme qui est déjà sur nos murs et nos portes » souhaite  Mahmoudou Zèba. Par ailleurs, elles proposent au nouveau locataire de Kosyam la négociation avec les protagonistes pour remédier à la question de l’insécurité. « Le candidat qui sera élu n’aura même pas de points en matière de sécurité lorsqu’il n’a pas négocié avec les djihadistes. Si tu as un chien enragé, il faut des morceaux de viande pour l’arrêter d’aboyer. Sinon quand il sera fatigué, ce sont tes enfants qu’il va commencer à manger. Celui qui dit qu’il ne va pas négocier avec les terroristes va achever le Burkina », Soumaïla Bambara,56 ans.

Les populations de Garango appellent les nouvelles autorités qui seront élues à se pencher sur la question de l’employabilité des jeunes afin de les faire sortir du chômage. « A Garango ici, il n’y a pas de travail pour les jeunes. Il y a beaucoup de jeunes qui partent en aventure à cause du chômage et ils reviennent bredouille » affirme Dieudonné Bambara. Le chômage qui pousse les jeunes à la migration pour trouver de meilleures conditions de vie n’est pas sans inconvénients pour les aventuriers. « Si tu sors hors du Burkina on te traite comme si tu n’es pas un homme »,explique Jean Bambara, ancien immigré.

Le nouveau président qui sera élu doit revoir le modèle de l’enseignement qui ne permet pas aux jeunes de s’auto employer après leur formation. Les populations souhaitent que la formation professionnelle prime sur l’enseignement général. Les jeunes formés dans les écoles et universités burkinabè visent la fonction publique à la fin de leurs études mais ces dernières années on constate la baisse du nombre de postes aux concours. « Ce quinquennat qu’on a vécu avec le MPP, on a vu une très grande diminution du nombre de poste dans la fonction publique, pourtant notre système éducatif ne nous amène pas dans l’entrepreneuriat » déplore Mahmoud Zèba, enseignant. « Si les dirigeants burkinabè avaient une foi normale, il serait mieux de créer des centres de formation professionnelle que de créer des bureaux », ajoute pour sa part Soumaïla Bambara. A en croire les populations de Garango, l’on fait avancer les enfants à l’école pour leur donner des diplômes qui ne servent à rien. « On dit de ne plus redoubler un enfant. Le pauvre paysan qui pousse son enfant jusqu’au baccalauréat et il n’y a pas de concours. Il lui faut encore payer une formation pour l’enfant. Il serait mieux de pousser les enfants des fonctionnaires à devenir des fonctionnaires que de pousser les enfants des paysans à devenir des chômeurs », a indiqué Soumaïla Bambara.

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