A travers un rapport intitulé «Les Femmes dans la crise au Burkina Faso: survivantes et héroïnes», Oxfam révèle que d’« immenses lacunes » émaillent la « réponse humanitaire » à l’endroit des Personnes déplacées internes (PDI) au Burkina Faso. Une « réponse » elle-même « insuffisante voire inexistante par endroits », déplore l’ONG internationale.
Par la Rédaction
Après les traumatismes endurés lors des attaques de leurs localités, ces PDI, particulièrement les femmes et filles ploient sous le poids du « stress lié à la perte des moyens de subsistance, des repères quotidiens, à la promiscuité, au manque d’intimité, à la méconnaissance du nouvel environnement et à la dépendance à l’aide ». Pire, du fait de l’insuffisance voire de l’inexistence de l’aide humanitaire, ces dernières se retrouvent à devoir broyer du noir. Elles sont ainsi « exposées à l’exploitation sexuelle, au recours à la prostitution et à l’enrôlement dans les groupes armés. »
Selon Oxfam, 2,2 millions de personnes ont actuellement besoin d’une aide humanitaire au Burkina Faso. A l’en croire, les femmes et les enfants représentent plus de 80% de ces personnes drastiquement nécessiteuses.
Les besoins prioritaires identifiés par ces femmes sont l’accès à l’eau et à la sécurité suivis par les besoins en vivres et les abris. De plus, la saturation des services publics, notamment des services de santé et d’éducation les privent de l’accès à des services publics essentiels.
Il se trouve aussi qu’à peine 1/5 du plan de réponse humanitaire est actuellement financé au Burkina Faso pour 2020. Et Oxfam de préciser que « Seulement 3% des fonds reçus couvrent les besoins en eau, hygiène et assainissement qui sont pourtant les besoins prioritaires identifiés par les femmes, et seuls 7% sont dédiés à la réponse en protection qui doit être une priorité pour l’ensemble des acteurs. »
A noter que dans son élan de susciter et de faire entretenir durablement l’engagement communautaire contre la Covid-19 dans un contexte de terrorisme exacerbé, Oxfam entend s’investir dans l’amélioration de l’accès à l’eau et à l’assainissement, mais aussi dans la promotion d’une bonne hygiène. Dans ce sens, elle envisage construire ou réhabiliter 107 points d’eau, soutenir 287 000 personnes en termes de mesures d’hygiène, et surtout mettre en place un programme spécifique de protection dans la réponse humanitaire. Ce gigantesque chantier nécessite, selon elle, la somme de 10 millions d’euros à rechercher.