Le 4 mars 2024, à l’issue des débats concernant le procès en diffamation intenté contre l’écrivain Adama Siguiré, Me Ahmed Mamane, l’un des avocats de la défense venu du Niger, a déclaré qu’en droit, précisément en matière pénale, on peut apporter la preuve par tous les moyens . Faisant ainsi allusion à son client Siguiré qui a indiqué devant le tribunal que la preuve, c’est la dénonciation.
Par Nicolas Bazié
Avez-vous les preuves matérielles établissant que la CGT-B a reçu de l’argent pour déstabiliser la Transition ? Cette question est revenue tout au long des débats à l’audience du 4 mars.
Elle a été adressée à Adama Siguiré, poursuivi pour diffamation. Mais à la barre, le prévenu a fait comprendre que le fait qu’il ait produit des écrits de dénonciation, constitue une preuve. Adama Siguiré a aussi déclaré que ses « preuves découlent d’une déduction logique et cartésienne ».
Son avocat Me Ahmed Mamane semble bien comprendre cette logique de son client. « En matière pénale, on peut prouver par tout moyen. Nous ne sommes pas dans une matière où quand on dit preuve, il faut amener un document précis. Nous ne sommes pas tenus d’apporter des documents. Voilà à quoi notre client s’est attelé, en faisant un raisonnement permettant au tribunal d’être convaincu», a-t-il dit.
L’avocat inscrit au barreau du Niger soutient que le plus important pour les membres du Tribunal, « c’est de tirer leçon des débats qui ont eu lieu par rapport aux éléments de preuves qui ont été étayés. La pertinence des moyens de droit ont été étalés devant la juridiction. Nous avons fait des démonstrations, nous avons suffisamment prouvé…».
Il dit espérer qu’après le procès, la CGT-B et ses dirigeants vont présenter leurs excuses aux Burkinabè, à la Nation et revenir dans le rang des patriotes pour défendre les intérêts de la République.