Amidou Tiegnan et ses co-prévenus ont comparu ce 26 novembre 2024 au Tribunal de grande instance (TGI) Ouaga I, pour des faits de faux en écriture publique, d’usage de faux en écriture publique, de détournement de deniers publics, d’enrichissement illicite et de blanchiment de capitaux ayant causé un préjudice de plus de 3 milliards de francs CFA à l’État burkinabè. Le procès a été renvoyé au 29 novembre prochain après que le prévenu Tiegnan a été déclaré malade.
Par Nicolas Bazié
En cette matinée du 26 novembre 2024, la Chambre correctionnelle n°1 du Tribunal de grande instance (TGI) Ouaga I est presque pleine. Dans cette salle d’audience, des éléments de la Garde de sécurité pénitentiaire (GSP) sont postés à l’entrée principale, des caméras sont installées çà et là. En effet, la télévision nationale, la RTB/Télé, s’apprête à retransmettre en direct le procès qui oppose le procureur du Faso au conseiller en éducation féminine Amidou Tiegnan et à ses trois co-prévenus.
Une première depuis la période des Tribunaux populaires de la révolution (TPR) du temps de la Révolution démocratique et populaire (RDP) de l’ancien président Thomas Sankara. Le procureur du Faso, Blaise Bazié, qui est présent dans la salle d’audience poursuit les mis en examen pour un détournement de plus de 3 milliards de FCFA.
Assistés de leurs avocats, les prévenus, au nombre de quatre, sont appelés à la barre. Me Geneviève Ouédraogo, qui est constituée auprès de l’un d’eux, notamment Amidou Tiegnan, introduit une requête. Elle révèle au tribunal un état de santé visiblement fragile de son client.
D’après elle, son client n’est pas en bon état de santé pour être jugé, soutenant qu’il faudra qu’il bénéficie d’une prise en charge sanitaire adéquate.
Le juge demande un certificat médical qui établit que le prévenu est malade. Amidou Tiegnan de répondre qu’il n’a pas eu le temps d’aller à l’infirmerie de la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) où il est en détention préventive.
Faut-il renvoyer le dossier ? Ce n’est pas ce que le procureur veut. En tout cas, il estime qu’il faut trouver une date pour que le procès se tienne au lieu de renvoyer le dossier sine die. À défaut, indique-il, le dossier peut être retenu et des médecins sont dans les locaux du palais de justice au cas où le prévenu devrait être assisté par un spécialiste en santé.
Le juge rassure le procureur en expliquant qu’il ne s’agit pas d’un renvoi, mais le présent dossier sera appelé en fin de rôle, le temps que le Service de santé de la MACO arrive au Tribunal et examine le prévenu malade.
Quelque temps après, un médecin de la MACO arrive et examine Amidou Tiegnan. Il établit par la suite que ce dernier souffre, que son état de santé est passable et il a besoin d’un repos de 48 heures.
Le spécialiste en santé a également suggéré que le malade soit transféré dans une structure de santé appropriée pour une meilleure prise en charge. C’est une notification qui a été faite au procureur du Faso qui l’a transmise au président du tribunal. C’est ainsi que le juge a renvoyé le dossier au 29 novembre 2024, espérant qu’à cette date, le prévenu soit en état d’être jugé.