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Procès du putsch manqué/ audition Bassolé : donc ces écoutes téléphoniques étaient fabriquées de toutes pièces ?

Procès du putsch manqué

Le général de gendarmerie Djibril Bassolé à son deuxième jour d’audition est autorisé par le procureur à faire sa déposition par rapport à son calendrier du 16 septembre 2015 et jours suivants. Il a confié au tribunal que ses activités pendant cette période n’avaient pas de liens directs avec le putsch et que les écoutes téléphoniques entre lui et M. Guillaume Soro étaient fabriquées de toutes pièces.

« J’ai eu des entretiens téléphoniques avec des autorités ivoiriennes, mais je ne peux pas de mémoire citer les noms au risques d’en oublier. Du reste, j’ai eu des coups de fil avec Guillaumes Soro. Nous avons parlé du désarmement du RSP dans les bonnes conditions, mais nous n’avons pas évoqué la question d’invasion du Burkina par de troupes étrangères. Dans quel intérêt je l’aurais fait d’autant que le général était abdiqué depuis le 19 septembre 2015 à remettre le pouvoir à la transition ». C’est la réponse de M. Bassolé à la question du procureur « avez-vous eu des entretiens téléphoniques avec des autorités ivoiriennes notamment le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro ? ». Cette question fait suite aux supposés appels téléphoniques interceptés entre l’accusé et M. Guillaume Soro, qui avaient défrayé la chronique pendant le putsch. L’accusé a affirmé à cet effet, que ces écoutes étaient « fabriqués de toutes pièces » et qu’il aura l’occasion avec ses avocats de le démontrer.

Avez-vous apporté une aide particulière au général Diendéré pendant le putsch ? A cette question du procureur, l’ex-ministre des affaires étrangères sous Blaise Compaoré répond par la négative. « Non, le général Diendéré n’avait pas besoin de mon aide. Si Gilbert Diendéré qui est mon promotionnaire avait l’intention de faire un coup d’Etat, il me l’aurait informé. Mais je savais seulement que la situation était dégradante au RSP du fait de Zida qui était à l’exécutif », a-t-il fait savoir avant d’ajouter « si je devais soutenir le putsch, j’allais appeler les officiers de gendarmerie qui étaient plus proches de moi et qui dirigeaient des unités. Ils m’auraient apporté du soutien mais je ne l’ai pas fait ».
M. Djibril Bassolé affirme avoir pris connaissance dans la presse « qu’il était la tête pensante du putsch à cause de sa relation avec Badiel ». Mais ce type, poursuit le général, « je l’ai connu de vue comme les Koussoubé. C’est à la Maison d’arrêt et de correction de l’armée, que je l’ai bien connu parce qu’on partageait la même cellule. Et si on avait de telle relation, on ne nous aurait pas mis dans la même cellule ».

Quant au calendrier pendant le putsch de M. Bassolé, il a confié que ses activités n’avaient rien à avoir avec le putsch. Il dit avoir reçu un coup de fil sur les arrestations qui s’opéraient à la présidence dans l’après-midi du 16 septembre. Et son reflexe était de quitter Ouagadougou pour Koudougou parce qu’il dit être l’objet de controverses liées aux tensions politiques de l’époque. C’est à partir de cette ville que l’accusé a suivi les événements. Il avoue être invité par le président du Niger Mamadou Issoufou, pour échanger sur la feuille de route de sortie de crise proposée par la CEDEAO. De retour à Ouagadougou, « j’ai fait le point de notre entretien au général Gilbert Diendéré qui était déjà dans cette dynamique de sortie de crise », a fait entendre Bassolé.

Après le briefing de l’entretien au chef putschiste, le général de gendarmerie dit être reparti à Koudougou, pour revenir le 25 septembre à Ouagadougou, lorsqu’il a cru que tout y allait bien. C’est en ce moment que sa situation a commencé à se dégradé « mon compte bancaire a été gelé. Après, j’entends dans un communiqué du gouvernement le 28 septembre, que la transition est en place et que le processus du désarmement entamé est interrompu par Gilbert Diendéré appuyé désormais par Djibril Bassolé qui s’y opposent. Le soir du communiqué, mon domicile a été encerclé et le lendemain, j’ai été arrêté et incarcéré. Je voudrais que le tribunal retienne ma totale déconnexion avec les évènements du 16 septembre 2015 et jours suivants, car aucune mention de complicité de ma part n’a été prouvée ni par quiconque, ni par les coaccusés », a-t-il fait remarquer.
Son audition reprendra le lundi 7 janvier 2019.

Siébou Kansié
Libreinfo.net

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