C’est fini pour le général Diendéré à la barre ce mardi 18 décembre 2018! Il a passé 13 jours au tribunal militaire de Ouagadougou à s’expliquer sur les faits du 16 septembre 2015. A ce jour, malgré la quatre-vingtaine des coaccusés passés, l’opinion burkinabé ne sait toujours pas qui a commandité le putsch, car le général a renvoyé la responsabilité à Jean Florent Nion, Roger Koussoubé, entres autres. Toute chose qui ne convainc pas l’opinion de façon générale. Dans tous les cas, l’inculpé a eu l’occasion de s’expliquer librement, chose qu’ il a longtemps souhaitée.
Le présumé cerveau du coup d’Etat de septembre de 2015 au Burkina Faso a encore réitéré son pardon à la nation. Visiblement épris de consternation, et cela à travers son ton, il dira « Le 21 septembre, je présentais mes condoléances aux familles des victimes. Ce même jour j’ai demandé pardon. Aujourd’hui, je réitère cette demande de pardon au peuple burkinabè, plus précisément aux parents des victimes et aux blessés ».
Il ira plus loin pour préciser la dimension sans complaisance de regret et de pardon demandés aux Burkinabé lorsqu’il s’est rendu compte de son erreur « Le 23 septembre 2015, dans cette même salle, j’ai déclaré à la presse nationale et internationale que je regrettais beaucoup les morts, les blessés et les dégâts matériels. Je continue de regretter cela monsieur le président ».
Après toutes ces déclarations, l’on a senti un général qui a accompli un devoir moral, donc moralement libre, déchargé de son fardeau. Et il l’a confirmé en ces termes « J’ai toujours souhaité parler et dire ce que j’avais au fond de moi et je pense que cet objectif est atteint. Mais, je ne peux pas convaincre tout le monde parce qu’il y en a, qui sont venus avec des idées arrêtées », a-t-il précisé.
Pour terminer, ce chef militaire inculpé s’indignera du fait que cette situation survenue, soit « par la volonté d’un homme » (faisant certainement référence au premier ministre Zida), et qu’aujourd’hui, c’est eux qui en paient les frais à l’absence de ce dernier.
Mais avant tout propos, le général a remercié le tribunal pour la patience avec laquelle il l’a écouté, et tout le peuple Burkinabè pour lui avoir accordé l’occasion de s’expliquer. Pour lui, les 13 jours passés devant la barre lui ont permis de s’expliquer, de donner suffisamment d’informations afin d’éclairer le peuple.
Aujourd’hui, c’est un autre général, deuxième d’ailleurs, Djibril Bassolé qui doit répondre des faits d’appels téléphoniques surtout, passés entre lui et le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro.
Siébou Kansié
Libreinfo.net
