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Tribunal de grande instance Ouaga 1
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Le procès du viol présumé à l’Hôpital Yalgado Ouédraogo a repris ce 28 mars 2025 au Tribunal de grande instance (TGI) Ouaga I. L’agent de santé K.A, prévenu dans cette affaire, est poursuivi pour des faits de viol sur une dame qui assistait son mari malade. Des faits qu’il réfute. Les témoins qui n’avaient pas encore déposé sont passés tour à tour à la barre, pour tenter d’apporter de la lumière à cette affaire.Par Prisca Konkobo

Débuté dans le fond le vendredi 14 mars 2025, le procès du viol présumé à l’Hôpital Yalgado Ouédraogo est à sa troisième audience ce 28 mars 2025. A celle du 14 mars dernier, le prévenu K.A et la victime ont tous deux raconté leur version des faits qui étaient totalement opposés.

Le Tribunal a entrepris d’écouter les témoins. Le vendredi 21 mars, tour à tour, certains d’entre eux ont fait leur témoignage. A l’audience de ce 28 mars, les autres, trois au total, sont passés à la barre.

Le médecin-chef des urgences médicales de l’Hôpital Yalgado Ouédraogo est le premier à la barre. Ayant déjà déposé à l’audience du 21 mars dernier, il n’a pas passé beaucoup de temps à la barre. En apprenant les faits le jour du 5 janvier, il affirme avoir envoyé des agents auprès du prévenu pour l’entendre.

A l’issue des échanges, il lui a été rapporté que le prévenu ne reconnait pas avoir administré une substance à la victime, ni avoir eu des relations sexuelles avec elle. Il avait juste avoué lui avoir fait des avances qu’elle aurait refusé. Face au refus, il s’en était arrêté là.

Pour les conseils de la victime, le médecin-chef a manqué de vigilance dans le traitement de cette affaire. «Vous avez manqué de vigilance ou vous avez traité ce dossier avec beaucoup de légèreté», a lancé une avocate. Elle explique son accusation par le fait que le médecin-chef n’a pas demandé des examens sur la victime et n’a pas participé à la réunion avec le prévenu. Pour sa défense, le médecin-chef affirme n’avoir pas trouvé la victime sur les lieux à son arrivée à l’hôpital.

Madame Abi Diallo/Ouattara, ingénieure des sciences infirmières et obstétricales, est également appelée à la barre pour sa déposition. C’est elle qui a dirigé la réunion d’urgence qui s’est tenue en présence du prévenu. A la barre, elle raconte ce qui a été dit à cette réunion.

« On a échangé avec lui. Il nous a fait comprendre qu’il a discuté longuement avec la dame allant même jusqu’à lui demander si elle a entretenu récemment des rapports sexuels avec son époux. Il a reconnu avoir fait des avances à la victime. Il a reconnu l’avoir fait rentrer dans la salle de garde des infirmiers. Il nous a dit qu’il a tenté d’avoir des relations sexuelles mais la dame s’y est opposée et il a laissé tomber », explique Abi Diallo Ouattara à la barre.

Une version que le prévenu réfute catégoriquement. Il ne se reconnaît pas dans les déclarations de dame Diallo. La position du prévenu choque la témoin qui maintient ce qu’elle a dit.

« Vous connaissez très bien la dame. Vous pensez qu’elle a une raison quelconque de faire des déclarations contraires à celles que vous faites ?», demande la procureure au prévenu. «Je ne sais pas», répond ce dernier.

Le dernier témoin est Dr Maïmouna Konaté. Elle raconte ce qu’elle a vu ce jour. «Après ma garde, j’allais me changer et j’ai rencontré la dame en question dans les couloirs qui menait accès à la salle de garde. Elle pleurait et m’a dit que quelqu’un l’avait envoyé dans une salle et lui a administré un produit et elle s’est évanouie. J’ai croisé K.A dans le box des infirmiers. Je lui ai demandé s’il avait croisé la dame qui pleurait ; il a dit non. Je lui ai expliqué ce que la dame a dit et il m’a dit qu’il va gérer», explique-t-elle.

Selon vous, il dit qu’il va gérer, c’était pour dire quoi? demande le président. «Je ne sais pas », répond Dr Maïmouna Konaté. Les débats sont clos. L’audience se poursuit avec les constitutions de parties civiles, les réquisitions du procureur et la plaidoirie de la défense.

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