Le procès de L’Évènement intenté contre l’écrivain professionnel Adama Siguiré pour diffamation et injures publiques est de nouveau renvoyé. Ouvert ce 24 juin 2024 à Ouagadougou, il a été renvoyé au 29 juillet prochain.
Par Nicolas Bazié
Dès l’ouverture du dossier par la Chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance (TGI) Ouaga I, les avocats de la défense ont tenu à ce que les plaignants Atiana Serge Oulon et Germain Bitiou Nama soient présents à l’audience.
Ils font comprendre qu’ils doivent venir dire de vive voix en quoi leur client Adama Siguiré les a injuriés et diffamés.
Cependant, le Tribunal a décidé que le procès peut se poursuivre même si les victimes ou plaignants sont absents.
À la barre, l’écrivain Siguiré reconnaît avoir écrit, en substance, sur sa page Facebook que le journal L’Événement veut faire échouer la Transition par la communication, le mensonge. Par contre, l’accusé ne reconnaît pas le caractère diffamatoire et injurieux de ses écrits qui remontent à décembre 2022.
Après quelques minutes de débats, une nouvelle pièce versée au dossier par les avocats de la défense vient interrompre le cours du jugement. Ce que l’avocat de la partie civile (les plaignants), Me Pierre Désiré Bado, semble ne pas apprécier dénonçant le fait que cela n’a pas été fait depuis le matin.
Face au Tribunal, l’avocat explique qu’il lui faudra du temps pour prendre connaissance de cette nouvelle pièce de 3 pages. Mais, pour le procureur, il n’y a pas matière à débattre autour de la question et le procès peut se poursuivre sans souci majeur. « En moins de 5 minutes, on peut lire le contenu de la pièce », fait-il savoir.
Le Tribunal décide finalement de renvoyer le dossier au 29 juillet 2024. Sauf qu’à cette date, l’affaire risque de dépasser le délai de prescription de 3 mois prévu par la loi, en matière de diffamation. Le délai de prescription est pour le 21 juillet.
Pour Me Kirsi Traoré, l’un des avocats de la défense, son confrère de la partie civile « a manqué de sérénité ».
«J’estime que la partie adverse a bien jugé le pour et le contre avant de demander le renvoi du dossier. Le Tribunal a bien dit que si l’affaire devait être renvoyée, ce sera au 21 juillet. La partie civile devrait en tenir compte pour cette éventuelle question de prescription. Si cela n’a pas été fait, au cas où à la prochaine audience il y a prescription, elle ne va s’en prendre qu’à elle-même », conclut-il.