L’ audition du Général Diendéré s’est poursuivie ce mercredi 5 décembre 2018. Les avocats des parties civiles ont formulé une série de questions à l’endroit de l’accusé.
Le Général Gilbert Dienderé et Me Guy Hervé Kam, avocat de la partie civile étaient à couteau tiré à ce septième jour du procès.Et c’est cette question qui a fait déborder le vase « Mon Général, pour les questions politiques et militaires dont vous dites, quand aviez-vous décidé de prendre le coup d’État en main? » Et le Général rétorqua « Me, avec tout le respect que je vous dois, j’ai du mal à faire la différence entre l’avocat Guy Hervé Kam que vous êtes et Guy Hervé Kam, porte parole du Balai citoyen. Vous aviez reçu cinquante millions de la part de Zida et encore cent millions. Vous aviez aidé Zida à prendre le pouvoir. » Ce sont autant de griefs formulés par l’accusé à l’encontre de Me Kam.
Et comme il fallait s’y attendre, la réaction de l’avocat est immédiate » par votre intervention, j’ai compris pourquoi Blaise Compaoré n’a pas vu l’insurrection populaire venir, et je comprends pourquoi vous aviez fait ce coup d’État considéré comme le plus bête.
Vous n’aviez pas pris contact avec le service fiscal, sinon vous saurez que je ne suis pas à cent cinquante millions prêt. Après cette partie de vive tension, le Général a part la suite refusé de façon délibérée de répondre aux questions de Me Kam.
Mais Me Kam a continué a envoyer une batterie de questions de façon monologue, tout en apportant des commentaires.
Me Farama demande à l’accusé « A la première rencontre du comité de réflexion et d’aide à la décision (CRAD) êtes-vous de ceux-là qui ont décidé d’assumer le coup d’État et tout ce qui s’est passé ? » Et au Général Dienderé de rétorquer qu’il avait déjà répondu à ces questions et qu’il ne reviendrait plus la dessus. » si je dois répondre a cette question je vais rester ici debout pendant une semaine » a fait remarquer l’accusé.
« Au temps du coup d’État nous avions fait plus de deux semaines sans dormir. Pour vous ce serait une semaine, et il est donc de votre intérêt de nous dire ce qui s’est passé » a précisé Me Prosper Farama de la partie civile.
Quant à la question de savoir si Dienderé était partie à la rencontre de la CRAD en tant que médiateur ou acteur, celui-ci répondra qu’il est parti en tant que médiateur. Mais pour la partie civile cette réponse n’est qu’une fuite en avant, puisque les coaccusés le citent comme partie prenante du putsch.
Mais comment un médiateur du coup d’État peut-il dire par la suite « j’assume le coup d’État » et demander à la hiérarchie militaire de l’accompagner? Se demande la partie civile. Autrement dit, est-ce qu’un médiateur rédige une déclaration, s’interroge toujours la partie civile. Une série de questions dont le Général a refusé de répondre prétextant qu’il avait déjà répondu les séances précédentes.
Le Général a aussi refusé de commenter les dépositions de ces coaccusés. Si au niveau de l’armée la fonction prime sur le commandement, comment aviez- vous pu dire au chef d’État-major particulier de la présidence Kieré, de te rejoindre à la maison? Comment le Général a libéré les femmes ministres lors du conseil des ministres du 16 septembre 2015 et avec qui a-t-il négocié, interroge la partie civile. Pour le Général, même s’il n’a pas de fonction au sein du RSP, il a le respect des éléments de ce corps.
Quant aux personnes avec qui j’ai négocié, je n’ai pas besoin de citer les noms car j’en ai longuement parlé, a laissé entendre l’accusé.
Par la suite , Me Awa Sawadogo a posé une série de questions à l’accusé pour avoir plus d’éclairage sur le dossier. C’est un Général Dienderé recroquevillé sur lui -même, qui était aujourd’hui à la barre.Son audition reprendra le 7 Décembre 2018.
Kounkpo OUSSE
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