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Procès putsch manqué : l’ex-bâtonnier de l’ordre des avocats du Burkina épinglé

avocats du Burkina épinglé

Le procès du coup d’Etat avorté du 16 septembre 2015 au Burkina se poursuit avec les « grands accusés ». Après les auditions du Commandant Abdoul Aziz Korogo, du Colonel Major Boureima Kiéré, c’est l’ex-bâtonnier, Me Mamadou Traoré qui est au prétoire pour répondre de trois chefs d’accusation dans le cadre du putsch manqué de septembre 2015. Il s’agit de la complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures volontaires sur 42 personnes. Débuté le mercredi 21 novembre, son interrogatoire s’est achevé ce jeudi 22 novembre 2018.

L’ex-bâtonnier de l’ordre des avocats du Burkina, Me Mamadou Traoré, est au prétoire pour avoir joué le rôle de conseiller juridique de chef des putschistes, le général Diendéré. Il a participé à la rencontre de médiation à l’hôtel Laïco avec les médiateurs de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) en qualité de membre de la délégation du général Diendéré. Me Mamadou Traoré était au camp Naaba Koom II dans la nuit du 16 au 17 septembre 2015 et y est resté pendant longtemps. Ce sont là, des faits que le parquet militaire a notifiés et qui inculpent l’ex-représentant des avocat pour complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat.

Mais l’ancien bâtonnier rejette toutes les trois charges qui pèsent contre lui et soutient que les faits qui lui sont reprochés, ne font pas partie de ses valeurs. Pour sa présence au camp Naaba Koom II, il défendra qu’il y était pour transmettre une commission du Président Sénégalais au général Diendéré. Selon sa version des faits, le président Sénégalais l’aurait appelé dans la soirée du 16 septembre 2015, après avoir joint sans succès son homologue, le président de la transition, Michel Kafando. C’est ainsi que M. Macky Sall lui demanderait d’aller transmettre son message à M. Gilbert diendéré. Selon l’accusé, le message du président Macky Sall était que le général s’implique à la résolution de la crise et protéger des otages.

Quant au temps passé au camp, l’accusé a affirmé avoir quitté le camp aux environs de minuit.
Me Séraphin Somé de la partie civile, revenant sur le temps que l’ex-bâtonnier a passé au camp, observe que plusieurs déclarations du Commandant Korogo et d’autres officiers sont concordantes. Tous affirment avoir vu l’avocat inculpé très tard au camp. Pour cet avocat de la partie civile, M. Mamadou Traoré serait resté au camp jusqu’à 2h du matin selon ses calculs. Ce qui est différent de la version de l’ancien bâtonnier. Selon la déclaration d’un des officiers supérieurs du RSP, la déclaration du CND aurait été rédigée par des civiles.

Et pour le parquet et les avocats de la partie civile, Me Mamadou Traoré est fortement soupçonné de faire partie de ces civils ayant rédigé l’acte de naissance du CND.

Me prosper Farama, s’est dit gêné pour des raisons personnelles de voir l’ex-bâtonnier de l’ordre des avocats, se présenter à la barre pour des faits de complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures volontaires. Du reste, il a souhaité que le droit soit dit dans le respect des victimes, sans tenir compte de la profession et de la qualité de l’accusé. Car personne selon lui, n’est au-dessus de la loi. Et un avocat n’est pas un Dieu. Il doit être jugé au-delà de toutes les considérations du corps dont il appartient. Pour lui, il s’agit d’un procès de crime et les complices doivent être jugés sans complaisance.

Pour le conseil de l’accusé, Me Mamadou Traoré, leur client, était au camps pour faire la commission du président en exercice de la CEDEAO, M. Macky Sall, au moment des faits. Il n’y était pas pour autre chose, a-t-il souligné. Son interrogatoire s’est achevé dans cet après-midi du jeudi 22 novembre 2018.

A la fin de l’audition de l’ex-bâtonnier Traoré, le général Gilbert Diendéré a été convoqué à la barre. En tenue militaire, il a salué militairement le tribunal avant que le tribunal ne soit mis au courant de l’état de santé d’un de ses avocats. Tenant compte de cette information, la défense demandera un report de l’audience qui sera accordé pour le lundi 26 novembre 2018.

L’audience reprend le vendredi 23 novembre 2018 à 9h, avec Faysal Nanéma et le lundi à la même heure avec le général Diendéré.

Siébou Kansié
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